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100% Prokofiev

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/15/2007 -  
Serge Prokofiev : Symphonie n°1 "Classique", opus 25 – Concerto pour piano n°3, opus 26 – Chout, opus 21 bis
Bernard Lemmens (piano)
Orchestre Philharmonique de Liège, Pascal Rophé (direction)


Faisant cette saison la part belle à la musique russe, l’Orchestre Philharmonique de Liège a consacré son dernier concert bruxellois à l’un de ses plus illustres représentants, Serge Prokofiev, si bien que cette manifestation constituait en soi un mini festival à son honneur.


Entrée en matière idéale, la Première Symphonie, composée en 1917 dans l’esprit des symphonies de Haydn, permet à l’Orchestre Philharmonique de Liège dirigé par son récent directeur musical, Pascal Rophé, de s’afficher sous son meilleur jour : beau travail sur les sonorités, prestation remarquable des pupitres, mise en place travaillée. Le soucis de prendre le temps de dire les choses (mais le début de la symphonie en pâtira quelque peu) frappe tout particulièrement. Nulle précipitation brouillonne, ni débordement ni exubérance, mais de l’esprit et du caractère dans cette Symphonie «Classique» donnée avec franchise et fermeté.


Musicien estimé dans la vie musicale belge, Bernard Lemmens se fait néanmoins discret sur scène, aussi sa venue fut-elle vécue comme un véritable événement. Dans le Troisième concerto (1913-1921), il dévoile toute sa maturité et interroge son clavier de la plus belle des façons. L’Orchestre Philharmonique de Liège et le pianiste, néanmoins un peu trop couvert, livrent, avec un sens aigu de l’enchaînement des idées, une prestation soignée, ne négligeant ni la progression dramatique, ni la force implacable (mais on peut toujours en faire trop, ici), ni le lyrisme. Néanmoins, pris dans un tempo trop lent, le final souffre d’un manque de fulgurance et de puissance.


La seconde partie de ce concert, consacrée au ballet Chout (1915-1922), a fait tout le prix de cette soirée bruxelloise. Dans les douze numéros de la suite, l’Orchestre Philharmonique de Liège donne vie, couleur et rythme à cette œuvre jubilatoire et valorisante mais inexplicablement peu jouée sur scène. Sur un argument assez loufoque (un paysan cherche à ressusciter sa femme, prétendue morte, à coups de fouet…), Prokofiev signe une musique très recherchée, à la limite de l’expérimentation, satirique et burlesque, et dans laquelle son génie se révèle décidément toujours aussi grand. Nul doute que Chout aura constitué une découverte et une révélation pour le public venu en nombre et riche d’une forte proportion de jeunes venus dans le cadre d’une initiative de BOZAR Studios destinée aux classes de l’enseignement secondaire.




Sébastien Foucart

 

 

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