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Départ au sommet

Paris
Musée d’Orsay
03/10/2007 -  
Johannes Brahms : Sonates pour piano n° 1, opus 1, et n° 2, opus 2

François-Frédéric Guy (piano)


De janvier à mai, le Musée d’Orsay présente l’intégrale de la musique de chambre de Brahms et de Fauré: une entreprise déjà ambitieuse, quoique étalée sur près de cinq mois, mais Pierre Korzilius, responsable de la programmation musicale, a mis sur pied une initiative encore plus sensationnelle, consistant à offrir en un seul week-end la totalité de leur musique pour piano, à raison de sept concerts dédiés à l’Allemand et de cinq au Français. L’idée d’un dialogue entre ces compositeurs qui, s’ils n’appartiennent certes pas tout à fait à la même génération et encore moins à des traditions nationales concordantes, est évidemment tout sauf aberrante, car ils ont tous deux laissé un imposant corpus pianistique, dont la moindre des caractéristiques communes n’est pas la confondante économie d’écriture de leur style de maturité: bien que chacun des programmes soit exclusivement dédié à l’un ou l’autre, la présentation de leurs œuvres par ordre chronologique devrait permettre de faire ressortir cette évolution parallèle.


En tout état de cause, le jeu en vaut la chandelle: non seulement les prix demeurent relativement raisonnables (6 à 11 euros pour des programmes d’une heure environ, l’accès libre aux douze étant proposé de 50 à 95 euros), mais l’espacement entre les séances, allant d’une demi-heure à une heure et demie, permet théoriquement au public d’assister à l’ensemble de ce marathon, et même de se laisser aller entre-temps aux correspondances entre les arts et de profiter ainsi des collections permanentes du musée ou bien de l’une des trois expositions qui viennent d’y être inaugurées («La Forêt de Fontainebleau. Un atelier grandeur nature. De Corot à Picasso», «Léon Spilliaert: autoportraits», «Jules-Bastien Lepage (1848-1884)», «La photographie au Musée d'Orsay. 20 ans d'acquisitions : 1986-2006»).


Sur un Yamaha que l’on aurait souhaité plus rond et moins clinquant, sept pianistes français se répartissent la tâche, trois d’entre eux se confrontant à la fois aux deux géants (Philippe Cassard, Jean-Frédéric Neuburger, Laurent Wagschal), mais quatre à seulement l’un ou à l’autre, tels Pierre-Alain Volondat dans Fauré, bien sûr, et, de façon non moins prévisible, François-Frédéric Guy dans Brahms, que, malgré ses trente-huit ans, il a en effet joué et enregistré de longue date, confirmant au cours d’un magnifique récital inaugural, dédié aux deux premières Sonates, son statut d’interprète privilégié du maître de Hambourg.


Donnant de la Première (1853) une vision très complète, il en souligne la descendance beethovénienne (Hammerklavier) par un jeu clair et articulé, rigoureux mais fluide, puissant sans brutalité, où la dynamique porte la construction, tout en rendant justice au caractère symphonique de l’Allegro initial autant qu’au ton de ballade de l’Andante voire du Scherzo. Plus énergique que fougueuse, cette approche se libère toutefois dans l’Allegro con fuoco conclusif, d’un irrésistible élan.


Il enchaîne sur la Deuxième (1852), au demeurant la première achevée, qu’il restitue, au-delà des références à Schumann ou à Chopin, comme une immense narration, presque d’un seul souffle. Jouer ainsi Brahms à 11 heures du matin traduit en outre une impressionnante capacité de concentration et c’est d’ailleurs à nouveau François-Frédéric Guy qui ouvrira la journée du dimanche, avec rien de moins que deux cycles de variations (Sur un thème original, Sur un thème de Haendel).



Simon Corley

 

 

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