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Talent complet

Paris
Auditorium du Louvre
02/22/2007 -  
Franz Schubert : Der Wanderer an den Mond, D. 870 – Winterreise, D. 911 (quatre extraits) – Der Wanderer, D.493
Gabriel Fauré : Mirages, opus 113 – L’Horizon chimérique, opus 118
Ferruccio Busoni : Lied des Brander, BV 299 – Lied des Mephistopheles, opus 49 n° 2, BV 278A – Zigeunerlied, opus 55 n° 2, BV 295A

Edwin Crossley-Mercer (baryton), Michaël Guido (piano)


Contre vents et marées – en l’espèce les vacances scolaires, formidable trou noir qui semble engloutir l’essentiel de l’activité musicale à Paris – l’Auditorium du Louvre persiste dans ses «Concerts du jeudi»: il en est à nouveau fort justement récompensé par un public qu’il a su fidéliser par un tarif attrayant (8 ou 10 euros), par des programmes recherchés, enrichis de notices soignées (comprenant le cas échéant les textes chantés), et, surtout, par la qualité des jeunes musiciens ou chanteurs que Monique Devaux parvient toujours à dénicher.


C’est incontestablement le cas d’Edwin Crossley-Mercer qui, accompagné par Michaël Guido, a fait preuve d’un talent aussi complet que précoce, car même si une chevelure déjà grisonnante et, plus encore, une belle maturité musicale incitent à lui donner quelques années de plus, le baryton franco-britannique n’a en réalité que vingt-cinq ans: voilà sans doute l’un des grands noms demain.


Dans Schubert, il étonne d’emblée par le caractère parfaitement idiomatique de son allemand, tant par sa diction que par sa manière de mettre en valeur les poèmes. Judicieusement choisis, les six lieder offrent un parcours sur le thème du «Wanderer»: Le Voyageur et la lune (1826) et Le Voyageur (1816) encadrent ainsi quatre extraits du Voyage d’hiver (1827). Graves magnifiques, legato soigné, nuances, variété des couleurs, on ne pourra chipoter que sur des aigus certes bien timbrés mais manquant parfois un peu de justesse.


Dans l’art si délicat de la mélodie française, et tout particulièrement des derniers recueils de Fauré, Edwin Crossley-Mercer apparaît tout aussi à l’aise: raffiné sans affectation, précieux sans maniérisme, il livre des Mirages (1919) et un Horizon chimérique (1921) subtils, où la ligne de chant ne flotte jamais. Et, pas plus que précédemment en allemand on ne perd une miette des poèmes.


Il conclut par trois lieder de Busoni sur des textes de Goethe, choix original qui permet en outre d’illustrer son réel sens du théâtre: dans les deux chansons de Brander et de Méphistophélès extraites du Faust (1918) – écrites au moment même où le compositeur travaille sur son Doktor Faust – et la Chanson tzigane (1923), il parvient ainsi à cultiver un registre inattendu, non loin de l’ironie cassante de Weill, l’un des élèves de Busoni. En bis, Le Chasseur (1888) de Wolf poursuit dans un esprit plus traditionnel, mais de façon toujours aussi truculente.



Simon Corley

 

 

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