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Hommage à Honegger Bruxelles Koninklijke Vlaamse Schouwburg 02/17/2007 - Arthur Honegger: La Mort de Sainte Alméenne, H. 20 Renate Arends (Sainte Alméenne), Corinne Romijn (La sœur), Anne Cambier (L’ange), Marcel Boone (Le jeune homme)
Prometheus Ensemble, Jérémie Rohrer (direction musicale)
Caroline Petrick (mise en espace), Dorothée Catry (costumes), Alejandro Le Roux (éclairages)
Issu d’une collaboration entre le Muziektheater Transparant, le Muziekcentrum Vredenburg d’Utrecht et la Monnaie, l’hommage à Honegger, tenu à l’occasion de la Journée européenne de l’opéra, aura constitué un plaidoyer en faveur d’un des compositeurs les plus importants du XXème siècle mais apparaissant rarement à l’affiche. L’originalité du concept réside dans la création bruxelloise de l’opéra en un acte et deux tableaux La Mort de Sainte Alméenne (1918), dont seule la version pour voix et piano a été achevée par Honegger. Le compositeur français Nicolas Bacri, assisté du musicologue Harry Halbreich, a entrepris l’orchestration de l’ouvrage que le compositeur du Roi David, faute d’argent, n’a pu effectuer. La création de l’opéra eut finalement lieu le 26 novembre 2005 à Utrecht, cinquante ans après la mort du compositeur. Presque un an et demi plus tard, le public bruxellois a enfin pu découvrir, lors de cette soirée, ce même spectacle dans le très beau Koninklijke Vlaamse Schouwburg dont les dimensions se sont avérées idéales pour cette manifestation.
D’une bonne quarantaine de minutes, La Mort de Sainte Alméenne, sous-titré Un doux mystère médiéval, est une musique austère, voire âpre, illustrant une action fortement intériorisée : dans sa quête d’une expérience temporelle immanente, Alméenne tente de résister aux pièges de l’amour terrestre et de surpasser les désirs afin d’accéder à la sainteté. L’adéquation entre la mise en espace finement ajustée, et aux lignes épurées, de Caroline Petrick, les éclairages, intelligemment conçus, et la musique frappe tout particulièrement. Tout comme la prestation impeccable de Renate Arends (Alméenne), déployant un beau soprano, celle de Marcel Boone, incarnant sans grandiloquence, mais avec impact, un jeune homme, personnification diabolique du désir charnel, celle, pleine de sensibilité, de Corinne Romijn (La sœur) et celle d’Anne Cambier dont le timbre poivré est idéal pour le rôle de l’ange. Les protagonistes chantent le livret français de Max Jacob avec justesse, expressivité et métier. Dans la fosse, Jérémie Rohrer, à la tête d’un ensemble de vingt-six musiciens, défend avec éloquence une partition magnifique, indéniablement achevée dans l’esprit d’Honegger, par moments d’une force expressive peu commune, et qui mériterait amplement d’être enregistrée.
La seule déception de cet hommage à Honegger, hormis sa brièveté (on peut rêver d’un festival de plusieurs jours…) aura été, dans la seconde partie du spectacle, la projection du film muet d’animation L’Idée de Bertold Bartosch, conçu à partir de gravures de Frans Masereel, pour lequel Honegger a écrit, en 1934, une musique intense, assez noire et illustrative. En effet, il aura fallu se contenter de la bande son, enregistrée dans une mono précaire, alors que l’accompagnement des images par un orchestre aurait achevé de faire de cette soirée un grand et véritable évènement, et ce d’autant plus que la modeste fosse du théâtre aurait permis, sans aucun problème, d’accueillir le nombre de musiciens nécessaire. Décidément, les occasions d’entendre jouer la musique d’Honegger sont rares...
Un site consacré à Arthur Honegger
Le site du Muziektheater Transparant
Le site de l’ensemble Prometheus
Sébastien Foucart
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