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Turangalîla

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/09/2007 -  et 10 février (Brugge)
Olivier Messiaen : Turangalîla-Symphonie
Steven Osborne (piano), Valérie Hartmann-Claverie (ondes Martenot)
Orchestre National de Belgique, Pascal Rophé (direction)


Pour une formation symphonique, toute exécution de la Turangalîla (1946-1948) de Messiaen demeure un défi et un événement. Remarquable depuis le début de cette saison, l’Orchestre National de Belgique s’en sort haut la main dans ces presque quatre cents trente pages de partition où toute la difficulté consiste à rendre avec clarté, équilibre et un sens poussé de l’architecture et de la mise en place, cette musique aussi dense que foisonnante.


Remplaçant Mikko Franck, toujours souffrant, l’actuel directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Liège, Pascal Rophé, galvanise la phalange nationale qui a offert une prestation haute en couleur. Les différents pupitres, tous admirablement mis en valeur dans cette œuvre particulièrement virtuose, frappent par leurs qualités individuelles (sonorité, précision) et rendent justice à la recherche sur les sonorités (magnifiques percussions !) et sur les rythmes opérée par Messiaen. Ni le sens de la construction ni celui des proportions ne font défaut (Chant d’amour 1, Joie du sang des étoiles) dans cette interprétation dépourvue d’emphase exagérée, mais avec ce qu’il faut de monumental et de contemplatif. Admirablement fondus dans l’orchestre, le piano de Steven Osborne et les ondes Martenot de Valérie Hartmann-Claverie, qui s’est perfectionnée auprès de Jeanne Loriod, apportent avec bonheur leur pierre à l’édifice.


Si techniquement, la prestation des musiciens, saluée comme il se doit par un public venu en nombre, est digne d’éloge, elle s’est également attachée à répondre au sens multiple du titre de l’ouvrage, le mot sanskrit "turangalîla" signifiant tout à la fois chant d’amour, hymne de la joie, temps, mouvement, rythme, vie et mort. C’est ce que nous retrouvons dans l’interprétation de l’orchestre qui concilie rigueur rythmique, tension et énergie, tout en n’oubliant pas ce qu’il y a de poésie, de joie et de drame dans ces pages. La conclusion éclatante et aveuglante du Finale termine une soirée qui restera longtemps gravée dans les mémoires. Avec ce chef d’œuvre du XXème siècle, l’Orchestre National de Belgique signe ce qui restera comme un des moments forts de la saison musicale bruxelloise.




Sébastien Foucart

 

 

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