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Une intégrale prometteuse

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/08/2007 -  
Robert Schumann : Ouverture de «Genoveva», opus 81 – Concerto pour piano, opus 54 – Symphonie n° 1 «Le Printemps», opus 38

Ragna Schirmer (piano)
Orchestre national de France, Kurt Masur (direction)


Comme l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de France propose un «cycle Schumann»: si le programme en est à peu près identique (les quatre Symphonies, quelques pièces symphoniques et la quasi-totalité des œuvres concertantes), le National se distingue toutefois en le dédiant exclusivement au compositeur, en le concentrant sur une période très brève (quatre soirées entre les 8 et 16 février), en faisant précéder deux de ses concerts par une séance de musique de chambre et en le confiant intégralement au directeur musical, Kurt Masur, qui fut le patron du Gewandhaus durant plus d’un quart de siècle.


Obéissant fidèlement au traditionnel déroulement ouverture/concerto/symphonie, le programme inaugural comportait d’ailleurs trois oeuvres créées à Leipzig. Avec l’Ouverture de Genoveva (1848), son unique opéra, le début de cette série semble prometteur, surtout lorsqu’on a encore dans l’oreille le Schumann insipide dirigé la veille par Gilbert Varga (voir ici): le son est dense mais sans lourdeur, même si le propos appelait peut-être davantage de sentiment d’urgence.


Si elle n’est pas encore connue du public français, Ragna Schirmer (née en 1972) s’est déjà illustrée au disque, comme au travers d’un intéressant récital paru chez Berlin classics, justement consacré à Schumann (voir ici). Dans le Concerto pour piano (1845), son jeu bien articulé et sans grandes aspérités serait de bon ton si elle ne ralentissait pas systématiquement avant les climax et en fin de phrase. Comme sa sonorité n’a en outre rien d’exceptionnel, cette interprétation dépourvue d’élan et trop studieuse, encore que les décalages avec l’orchestre et les attaques imprécises se révèlent trop nombreux, reste très en deçà, pour en rester aux souvenirs de la présente saison, des risques pris par Kissin (voir ici) ou des géniales errances de Lupu (voir ici). En bis, la pianiste allemande offre la quatrième des Variations posthumes des Etudes symphoniques (1837).


En seconde partie, la Première symphonie «Le Printemps» (1841) laisse augurer une intégrale captivante. D’une belle verdeur dès l’introduction, l’approche de Masur conduit, au travers d’une transition magnifiquement menée, à un Allegro molto vivace rebondissant. Au reproche traditionnellement adressé à l’orchestration de Schumann, le chef oppose en effet une vision musclée et nerveuse (Scherzo), impeccablement cohérente: la rapidité des tempi (le Larghetto prend ainsi le caractère d’un intermezzo), la mise en valeur du rythme et, surtout, le souci de transparence et de clarté prennent certes le pas sur la couleur ou même sur la précision, mais ils débarrassent la pâte sonore de toute épaisseur et contribuent à chaque instant à une parfaite lisibilité de la polyphonie. Il sera donc intéressant d’observer dans les prochains jours ce qu’une telle approche peut apporter aux trois autres symphonies.



Simon Corley

 

 

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