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Le courant ne passe pas

Paris
Salle Pleyel
02/07/2007 -  et 8 février 2007
Robert Schumann : Symphonie n° 3 «Rhénane», opus 97
Francis Poulenc : Concerto pour orgue
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé (Suites n° 1 et n° 2)

Jacques Taddei (orgue)
Orchestre de Paris, Gilbert Varga (direction)


A la veille du début du «cycle Schumann» de l’Orchestre national, l’Orchestre de Paris poursuivait son propre «cycle Schumann», hommage tardif au cent cinquantième anniversaire de sa mort. Cette conjonction à la fois thématique et chronologique dans la programmation des deux grandes phalanges parisiennes, qui, au demeurant, consacrent ainsi leurs efforts à un compositeur qu’elles ont déjà largement honoré dans le passé, est d’autant plus navrante que pas le moindre «cycle Sibelius» n’est en vue, alors que 2007 marque le cinquantième anniversaire de sa disparition.


Remplaçant Jean-Yves Ossonce initialement prévu, Gilbert Varga, directeur musical de l’Orchestre d’Euskadi, a le mérite d’assurer intégralement le programme annoncé. C’est donc la Troisième symphonie (1850) de Schumann qui ouvre la soirée. Une bien curieuse Rhénane, certes loin des déploiements de force dont elle est parfois excessivement parée, certes peu susceptible d’encourir le reproche d’une orchestration touffue, mais étonnamment placide. La grâce et la légèreté venant suppléer l’élan et la puissance dans l’Allegro vivace initial, privé de sa reprise, on se dit que les deux mouvements suivants vont tout particulièrement bénéficier d’une telle orientation. Que nenni: abordés l’un comme l’autre à vive allure et sans souplesse, ils peinent à respirer, suivis par un Maestoso éteint et un Finale aussi light que le premier mouvement.


Grand écart esthétique de Schumann à Poulenc, même si l’instrument soliste du Concerto pour orgue (1938) peut rappeler la cathédrale de Cologne évoquée dans le quatrième mouvement de la Rhénane: avec Jacques Taddei, l’œuvre est en de bonnes mains, tant techniques que stylistiques. Mais même si l’orchestre s’engage davantage, l’interprétation paraît plus convaincante dans les sections lentes, qui conservent une sobriété de bon aloi, que dans les sections rapides, manquant de mordant.


Dans les deux Suites de Daphnis et Chloé de Ravel, c’est peu de dire que le courant ne passe décidément pas entre le chef et les musiciens, visiblement pas toujours très concentrés, malgré des soli remarquables, à commencer bien sûr par le flûtiste Vincent Lucas. Car si l’on a en mémoire ce que Boulez tirait de la même formation dans le ballet intégral en juin dernier au Châtelet (voir ici), c’est le jour et la nuit. La Première suite (1911) ne sort de sa léthargie que pour une Danse guerrière floue et bousculée, plus grotesque qu’effrayante, lestée par des tempi sans cesse fluctuants. Quant à la Seconde suite (1912), on aura rarement entendu Lever du jour aussi confus, indifférent et prosaïque, puis Pantomime aussi lente et maniérée. La Danse générale produisant immanquablement son effet galvanisant, le public réserve toutefois un excellent accueil à cette prestation.



Simon Corley

 

 

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