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Bachianas argentinas

Paris
Salle Pleyel
02/03/2007 -  
Johann Sebastian Bach : Toccata, BWV 911 (#) – Sicilienne de la Sonate pour flûte en mi bémol, BWV 1031 n° 2 (arrangement Wilhelm Kempff) (*) – Fantaisie et fugue en sol mineur, BWV 542 (arrangement Franz Liszt) (*) – Schafe können sicher weiden, BWV 268 n° 9 (arrangement Egon Petri) (+) – Chaconne de la Deuxième partita pour violon, BWV 1004 n° 5 (arrangement Johannes Brahms) (+)
Gabriela Montero :Improvisations sur Bach (&)
Andreï Pushkarev :Improvisations sur les Inventions à deux voix n° 1, BWV 772, n° 2, BWV 773, et n° 8, BWV 779 (^)
Steven Kovacs Tickmayer :Trois variations sur un thème de Bach (~)

Gidon Kremer (~) (violon), Martha Argerich (# ~), Mauricio Vallina (*), Mirabela Dina (+), Gabriela Montero (&) (piano), Andreï Pushkarev (^ ~) (vibraphone)


Au sein d’une programmation essentiellement symphonique, la Salle Pleyel recèle également quelques joyaux chambristes, comme ces trois rendez-vous que Martha Argerich et Gidon Kremer offrent, ensemble ou isolément, au fil de la saison. Après un récital en commun qui avait soulevé l’enthousiasme le 1er décembre dernier (voir ici), et avant un récital Kremer/Maisenberg le 17 mars, un week-end entier, soit trois concerts, leur est ainsi dédié, ainsi qu’à leur amis et protégés.


Les trois artistes présentés par Martha Argerich appartiennent à cette dernière catégorie, mais c’est elle-même qui inaugurait le premier programme, construit autour de Bach, ses œuvres originales et quelques-unes des nombreuses transcriptions ou adaptations qu’il a suscitées. Dans la Toccata BWV 911, la pianiste argentine sidère une fois de plus, malgré quelques accrocs, par sa versatilité et son inventivité, passant de la méditation la plus profonde à l’extériorisation la plus échevelée.


Dans la Sicilienne de la Sonate pour flûte BWV 1031 adaptée par Wilhelm Kempff, la sonorité de Mauricio Vallina (né à Cuba en 1970) est somptueuse, un rien narcissique; il enchaîne, toujours en sol mineur, sur l’adaptation par Liszt de la Fantaisie et fugue BWV 542: Fantaisie romantique, démonstrative et théâtrale à souhait, mais la première partie de la Fugue est jouée étrangement du bout des doigts, sotto voce.


S’ils ont tous deux été marqués et encouragés par Argerich, Mauricio Vallina et Mirabela Dina ont peu en commun, tant la différence de jeu est flagrante lorsque la Roumaine (née en 1976) aborde de façon à la fois maniérée et cotonneuse l’arrangement par Egon Petri de l’air Schafe können sicher weiden extrait de la Cantate de la chasse. Dans l’adaptation par Brahms de la Chaconne finale de la Deuxième partita pour violon, elle tient en revanche le défi de ce quart d’heure pour la main gauche seule, de manière calme et introvertie, parfois austère, sans effets faciles.


A défaut d’entracte, l’entrée en scène de Gabriela Montero (née en 1970) marque une césure, car le concert prend alors une tournure plus légère et divertissante. La Vénézuélienne a en effet récemment publié un disque d’improvisations sur des thèmes de Bach (voir ici), dont elle livre d’abord un extrait – Jésus que ma joie demeure, dans le style d’une cadence, avec des enchaînements harmoniques que l’on n’attend pas chez Bach – avant de demander au public de lui suggérer trois thèmes: l’Invention à deux voix en fa majeur (BWV 779) mènera vers Chopin puis Gershwin, tandis que le Premier livre du Clavier bien tempéré dérive d’abord vers le romantisme (Chopin, Schumann, Liszt) avec le Prélude en ut majeur (BWV 846), puis vers le tango avec la Fugue en ut mineur (BWV 847). Au-delà de l’amusement et de la performance, du bien beau piano.


Deux fidèles de Gidon Kremer et de son Festival de Lockenhaus concluaient dans le même esprit. Le vibraphoniste Andreï Pushkarev présentait ainsi trois «improvisations» sur des Inventions à deux voix: depuis Loussier, on sait que Bach et le jazz pouvaient faire bon ménage. Steven Kovacs Tickmayer (né en 1963) a quant à lui écrit Trois variations (2005) pour violon, piano et vibraphone sur l’air spirituel Brunnquell aller Güter, Herrscher der Gemüter (BWV 445): planantes, les deux premières laissent la place à une péroraison en traits rapides.


Le public ne laissera pas s’échapper un aussi rare trio sans un bis, une page de Piazzolla, pimentée, bien sûr, d’un peu de Bach: Kremer y retrouve l’une de ses passions, Argerich l’un de ses compatriotes et Pushkarev l’occasion de livrer un arrangement tout à fait séduisant.


Le site de Steven Kovacs Tickmayer



Simon Corley

 

 

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