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Johannes et Gabriel Paris
Musée d'Orsay
01/09/2007 -
Johannes Brahms : Trio avec piano n° 3, opus 101 – Quatuor avec piano n° 3, opus 60
Trio Wanderer: Jean-Marc Phillips-Varjabédian (violon), Raphaël Pidoux (violoncelle), Vincent Coq (piano) – Christophe Gaugué (alto)
D’ici le 3 mai prochain, le Musée d’Orsay présente l’intégrale de la musique de chambre de Brahms et de Fauré. Si le rapprochement entre l’Allemand et le Français est souvent suggéré, l’entreprise n’en demeure pas moins colossale, puisqu’elle s’étale sur quatorze concerts, et ce, en n’y incluant pourtant que trois pièces d’autres compositeurs (Schumann, Debussy, Ravel). S’y ajoutera un week-end spécial, les 10 et 11 mars, au cours duquel l’intégrale de l’œuvre pianistique des deux maîtres sera donnée. Au-delà même de l’intéressante confrontation à laquelle il permettra de procéder, ce cycle vaut également par l’éclairage bienvenu qu’il donnera sur la production de Fauré, Brahms étant en effet déjà assez bien représenté dans les programmes, et par la qualité des artistes qui, au fil de ces quatre mois, participeront à l’aventure: Marc Coppey, Isabelle Faust, David Grimal, Eric Le Sage, Mischa Maisky, Paul Meyer, Georges Pludermacher, François Salque, Sonia Wieder-Atherton, le Quatuor Belcea, …
Le concert inaugural, exclusivement brahmsien, présentait le Trio Wanderer dans deux œuvres en ut mineur, ayant en outre comme point commun de constituer toutes deux la dernière contribution du compositeur à leur genre respectif. Dans le Troisième trio (1886), la plénitude de la sonorité, la puissance et l’homogénéité des cordes évoquent le Double concerto, exactement contemporain. Vigoureuse sans brutalité, dense sans lourdeur, les musiciens affichent une couleur résolument romantique et passionnée, mais dépourvue de débordements superflus, à l’image du grazioso sans affectation de l’Andante.
Pour le Troisième quatuor avec piano (1875), les Wanderer retrouvaient Christophe Gaugué, avec lequel ils viennent d’enregistrer pour Harmonia mundile Premier quatuor, en complément d’une intégrale des Trios. Un rien plus débridée, notamment dans l’Allegro non troppo initial, erratique et rhapsodique, l’interprétation demeure d’une parfaite tenue, comme dans cet Andante expressif et vibrant, sans alanguissement inutile, introduit par un superbe solo de Raphaël Pidoux. Fort logiquement, c’est cependant le fantastique et flamboyant Scherzo qui est bissé.
Commencé sous les meilleurs auspices et en présence d’un très nombreux public, il y a fort à parier que ce cycle continuera de rencontrer un succès mérité.
Le site du Trio Wanderer
Simon Corley
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