About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Viva Vivica!

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/18/2006 -  
Georg Friedrich Haendel : Première suite de «Water music», HWV 348 (extraits) – «Fammi combattere», «Ah! Stigie larve… Gia latra Cerbero» et «Vaghe pupille» extraits de «Orlando», HWV 31 – «Scherza infida» extrait de «Ariodante», HWV 33 – «Sta nell’Ircana» extrait de «Alcina», HWV 34
Johann Adolf Hasse : «Superbo di me stesso» extrait de «L’Olimpiade» – «Son morta!... Nelle cupe orrende grotte» extrait de «Senocrita» – Sinfonia de «Ciro riconosciuto» – «Fra quest’ombre» extrait de «Solimano» – «Nocchier, che teme assorto» extrait de «Cajo Fabricio»

Vivica Genaux (mezzo)
La Cetra, Attilio Cremonesi (direction)


Pour leur quinzième saison, les concerts «Les Grandes voix» produits par Jean-Pierre Le Pavec et Frédérique Gerbelle n’ont sans doute jamais aussi bien mérité leur nom. Après Bryn Terfel (voir ici), Kiri Te Kanawa et Frederica von Stade (voir ici), et en attendant notamment Juan Diego Florez, Anna Netrebko, Rolando Villazon, Roberto Alagna et Natalie Dessay, la venue de Vivica Genaux pour un récital consacré à l’un de ses répertoires d’élection aura en effet tenu toutes ses promesses: Haendel en première partie, Hasse en seconde, comme dans son disque récemment paru chez Virgin, elle démontre ici à nouveau qu’un «caro Sassone» peut en cacher un autre, qui n’a pas moins triomphé que son compatriote dans l’opéra italien.


Quatre extraits de la Première suite de Water music (1717), dont un mouvement – le troisième – abrégé (privé de son Andante central et de son da capo): même s’il ne s’agit que d’un petit échauffement pour l’orchestre et le public, en attendant la vedette, l’ensemble La Cetra ne se montre pas sous son meilleur jour, avec ses hautbois et cors approximatifs, tandis que la direction d’Attilio Cremonesi, malgré quelques bonnes idées, telles l’ornementation et l’instrumentation diversifiées de la Bourrée, pèche par ses effets appuyés.


L’essentiel n’est évidemment pas là, car dans six airs extraits d’Orlando (1733), Ariodante (1734) et Alcina (1735), la mezzo américaine déploie une technique à toute épreuve, agrémentée par un timbre très personnel. Que ce soit en cascades détachées ou dans un legato aussi ductile que solide, sa prestation ne trahit aucune faiblesse, d’autant que la précision de ses attaques et le soin qu’elle apporte à colorer chaque note ne sont pas moins luxueux. Si le registre grave frappe par sa sonorité cuivrée et puissante, idéale pour ces rôles dont bon nombre étaient tenus en leur temps par des castrats, elle dispose en même temps d’aigus clairs et percutants, qu’elle atteint généralement sans difficulté apparente. Que reprocher à une telle démonstration, sinon une insuffisante caractérisation des personnages – la folie d’Orlando («Vaghe pupille») paraît ainsi trop… raisonnable –, peut-être inhérente à cet enchaînement d’airs isolés de leur contexte?


Rien de nouveau, en seconde partie, sous le soleil de Vivica Genaux: la robe a certes changé, mais pas la couleur (sable); le compositeur a aussi changé, mais en matière de pyrotechnie vocale, Hasse n’est pas en reste, comme le prouvent quatre airs tirés de L’Olimpiade (1756), Senocrita (1737), Solimano (1753) et Cajo Fabricio (1732/1734), entrecoupés de l’intéressante Sinfonia de Ciro riconosciuto (1751), qui évoque tour à tour Rameau et Haydn. La conclusion – «Nocchier, che temo assorto», exprimant la joie du navigateur qui arrive à bon port – est particulièrement appropriée, suggérant que la chanteuse a admirablement su mener sa barque entre la Charybde des vocalises et la Scylla des tessitures. En revanche, les cors ont fait naufrage au cours de la traversée, éperonnés par des traits il est vrai bien périlleux.


Aujourd’hui comme au XVIIIe siècle, ces airs brillants atteignent leur objectif à la perfection: le public en redemande. Qu’à cela ne tienne, car Vivica Genaux maîtrise bien sûr à merveille toutes les figures obligées du récital: sourires extasiés, bises aux porteurs de bouquets, d’où elle extrait une rose pour le chef, et bis encore plus virtuose – l’air «Di quell’acciaro al lampo» extrait de Solimano – présenté avec humour par Attilio Cremonesi. Et comme le classeur rouge dans lequel elle a relié ses partitions semble épuisé, elle consent à reprendre, da capo compris, «Nocchier, che temo assorto».


Le site de Vivica Genaux
Le site de La Cetra
Un site consacré à Johann Adolf Hasse



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com