About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Authentique

Paris
Salle Pleyel
11/22/2006 -  et 23* novembre 2006
Dimitri Chostakovitch: Symphonie n° 10, opus 93 – Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes n° 1, opus 35 – Cinq entractes tirés de "Lady Macbeth de Mzensk", opus 29
Cédric Tiberghien (piano), Frédéric Mellardi (trompette) Orchestre de Paris, Mstislav Rostropovitch (direction)

Ce concert clôt le mini-cycle commencé la semaine dernière, que Mstislav Rostropovitch consacre, avec l’Orchestre de Paris, à son ami et maître, Dimitri Chostakovitch.


La Dixième Symphonie fait partie des œuvres du compositeur russe qui ont toujours trouvé un fort écho au-delà des frontières de son pays. C’est cette symphonie qu’Herbert von Karajan a jouée à Moscou en présence du compositeur lors d’une tournée en 1969. Si Karajan avait cherché à dépasser la propre spécificité russe de l’œuvre en particulier dans la cantilène du hautbois au quatrième mouvement où le chef autrichien retrouvait une filiation bartokienne avec l’Elégie du Concerto pour Orchestre, Mstislav Rostropovitch revient aux sources et l’aborde avec une optique différente. Comment pourrait-il en être autrement, quel chef peut aujourd’hui prétendre mieux saisir les inflexions et sous-entendus contenus dans cette musique ? Rostropovitch fait ressortir tant de signification sous chaque note de l’œuvre, des brumes glacées du début aux multiples apparitions du motif DSCH en passant par ce terrifiant Allegro évoquant les purges staliniennes et jusqu’à ce final faussement triomphant. En très grande forme, l’Orchestre de Paris suit son chef sans faillir avec une mention spéciale pour la clarinette solo de Pascal Moraguès, si exposé dans les solos du premier mouvement.


Le Premier concerto pour piano, trompette et cordes est une œuvre plus optimiste. Mais derrière ce style faussement classique, ce Lento faussement Rachmaninov-Chopin et cette Toccata finale débridée, il faut surtout voir la patte d’un compositeur doué et plein d’humour. Cédric Tiberghien, secondé par Frédéric Mellardi, première trompette solo de l’Orchestre de Paris, rendent justice à ce qui est plus qu’une simple pochade. Remerciant le public, le pianiste français donnera en bis … l’Arabesque de Robert Schumann. N’aurait il pas pu rendre justice à la littérature pianistique si abondante laissée par Chostakovitch ?


Il n’est pas possible d’évoquer la vie de Dimitri Chostakovitch sans parler de Lady Macbeth de Mzensk, opéra qui avait déclenché les foudres de Staline. Rostropovitch en a été l'un des plus fervents défenseurs et l’enregistrement qu’il en a donné avec Galina Vichnevskaïa reste un moment d’histoire musicale. L’orchestration de l’œuvre est impressionnante : où peut on entendre un effectif qui comprenne trois tubas, neuf trompettes et le reste à l’avenant ? Pleyel est décidément un grand succès: le son ne sature pas et l’orchestre ne perd pas la ligne mélodique malgré les déchaînements sonores. On n’ose penser ce que ces entractes auraient donné dans les anciennes salles de l’Orchestre de Paris, assourdissants à Mogador ou étouffés au Palais des Congrès.


Il y a de nombreux concerts qui célèbrent cette année Chostakovitch mais il y a fort à parier que ces deux-ci resteront longtemps dans la mémoire des auditeurs et des musiciens.



Antoine Leboyer

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com