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Les deux Beethoven Paris Auditorium du Louvre 10/19/2006 - Ludwig van Beethoven : Sonate pour violoncelle et piano n° 3, opus 69
Dimitri Chostakovitch : Sonate pour violoncelle et piano, opus 40
Georgi Anichenko (violoncelle), Anastasya Terenkova (piano)
Dans sa série des «Concerts du jeudi», l’Auditorium du Louvre présentait au public de la capitale Georgi Anichenko et Anastasya Terenkova, deux musiciens passés, au cours de leur cursus, par le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, dans les classes de Philippe Muller, d’une part, de Georges Pludermacher et Jacques Rouvier, d’autre part.
Dès la Troisième sonate (1808) de Beethoven, le violoncelliste biélorusse, plus proche, pour schématiser, d’un Starker que d’un Rostropovitch, montre qu’il préfère jouer sur la subtilité que de passer en force et, sur un accompagnement sage et pointu de la pianiste russe, met en valeur d’éminentes qualités, malgré une légère irrégularité dans l’intonation: Allegro ma non tanto très nuancé, Scherzo et Allegro vivace conclusif fins et articulés, Adagio où le cantabile se déploie sans démonstrativité excessive.
Dans la Sonate (1934) de Chostakovitch, celui que l’on désigne parfois comme le «Beethoven du XXe siècle», Anichenko n’en rajoute pas dans la profondeur des abîmes et la noirceur des ambiances, mais fait preuve d’une grande sensibilité, qui privilégie les demi-teintes: Allegro non troppo souple et délicat, Allegro modérément sarcastique, Largo introverti, avec toutefois un Allegro vivace final plus ironique et contrasté, servi par une belle performance technique.
Le bis, une Vocalise (1915) de Rachmaninov tout sauf dégoulinante et donnée, comme les deux œuvres précédentes, avec toutes les reprises prescrites par la partition, ravit un public toujours aussi fidèle à ces rendez-vous méridiens du Louvre.
Simon Corley
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