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Panorama argentin

Paris
Institut néerlandais
10/16/2006 -  
Eduardo Rovira: A Evaristo Carriego
Gustavo Beytelmann: Travesia
Astor Piazzolla: Café 1930 (L’Histoire du tango) – Grand tango (arrangements Lammerts van Bueren) – Verano porteno – Escualo – Soledad
Alberto Ginastera: Danzas argentinas, opus 2 – Pampeana n° 1, opus 16
Roberto Firpo: El Amanecer (arrangement Salgan)
Horacio Salgan: Felicia

Tangorama: Ville Hiltula (bandonéon), Peter Brunt (violon), Maurice Lammerts van Bueren (piano), Sanne van Delft (contrebasse)


A l’instar de bon nombre de ses homologues parisiens, l’Institut culturel néerlandais organise des concerts à la programmation remarquablement diversifiée: s’il est trop tard pour le récital de la jeune mezzo Christianne Stotijn, pour ces ensembles de musique ancienne dont la terre hollandaise est si fertile ou pour le Nederlands vocaal laboratorium, le dernier trimestre de 2006 offre encore, dès le 25 octobre prochain, un prometteur «Paganini & Co»… au saxophone.


Si l’on associe évidemment le tango à l’Argentine, ou même à la Finlande où il s’est acclimaté de façon inattendue, la venue d’un groupe spécialisé néerlandais baptisé Tangorama a de quoi davantage surprendre, même s’il comprend un bandonéoniste finlandais. Du solo de piano au quatuor (avec violon et contrebasse), les musiciens, devant un nombreux public qui a pris place dans les salons flambant neufs de l’Institut, proposent, au-delà d’un aperçu historique sur un style qui a inspiré tant de créateurs (Stravinski, Milhaud, Weill, Martinu, Schulhoff, …), un panorama de la musique argentine, incluant notamment le grand nom de la musique «sérieuse» de ce pays au siècle dernier, Alberto Ginastera (1916-1983).


Chères au cœur de Martha Argerich, les trois Danzas argentinas (1937) pour piano témoignent ainsi de la première manière du compositeur, associant de manière particulièrement revigorante rythmes à la Bartok et polytonalité à la Milhaud, même si la réverbération du lieu ne rend pas bien justice à leur caractère «brut de décoffrage». Quant à la Première pampeana (1947), elle évoque, tant par sa formation que par sa structure lent/vif, avec un long solo de violon initial, un petit Tzigane latino-américain.


Deux des membres de Tangorama revendiquent une formation «classique», ce qui n’empêche pas le violoniste de faire preuve d’une justesse et d’une précision contestables. Mais le jeu demeure très tenu, et l’interprétation celle d’une musique bien plus écrite qu’improvisée, à l’image de l’évolution du tango, cette danse des bas-fonds à laquelle des compositeurs de formation non moins «classique» ont voulu donner ses lettres de noblesse, à commencer bien sûr par Astor Piazzolla.


A tout seigneur, tout honneur, le maître du nuevo tango est donc omniprésent dans ce programme, avec ses grands classiques (Café 1930 extrait de L’Histoire du tango, Verano porteno, Escualo, qui sera bissé, et Soledad), concluant par Le Grand tango (1982), commande de Rostropovitch, ici interprétée dans un excellent arrangement réalisé par le pianiste.


Mais ce qui fait avant tout la richesse de cette soirée, c’est le témoignage d’une tradition sans cesse renouvelée et d’un très large éventail d’expressions, depuis l’archétype façon «thé dansant» (El Amanecer de Roberto Firpo) jusqu’aux dissonances acides (Travesia de Gustavo Beytelmann), en passant par la tristesse infinie (A Evaristo Carriego d’Eduardo Rovira), les rythmes syncopés (Verano porteno), le dépouillement d’une aria de Bach (Soledad) ou l’humeur ludique et capricieuse (Felicia de Horacio Salgan).


Le site de l’Institut néerlandais
Le site de Tangorama



Simon Corley

 

 

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