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Soleil voilé sur Mexico

Paris
Théâtre du Châtelet
09/20/2006 -  et les 22*-24, 26-30 septembre, 1er et 31 octobre, 2-5 novembre 2006, 19-24, 25-30 juin, 1er juillet 2007
Francis Lopez : Le Chanteur de Mexico
Ismael Jordi*/Mathieu Abelli (Vincent), Clotilde Courau (Cricri), Rossy de Palma (Eva, Tornada), Franck Leguérinel (Bilou), Jean Benguigui (Cartoni), Ballet du Théâtre du Châtelet
Chœur du Théâtre du Châtelet, Orchestre Philharmonique de Radio France, Fayçal Karoui (direction)
Emilio Sagi (mise en scène)

Coïncidence ? Le Châtelet ouvre sa saison – la première de Jean-Luc Choplin – quelques jours après les Journées du patrimoine. Or Le Chanteur de Mexico, comme l’opérette en général, ne fait-il pas partie de notre patrimoine ? Ce choix était donc parfaitement fondé, d’autant plus que le Châtelet renoue ainsi avec son passé de théâtre d’opérette et qu’il n’y a guère de raison d’en faire un Opéra de Paris ou un TCE bis. Si l’opérette cesse d’être confinée dans quelques – rares – scènes de province, c’est tant mieux. Et rien n’interdit d’entendre un soir l’Ensemble InterContemporain et de voir le lendemain Le Chanteur de Mexico.


La réalisation, malheureusement, laisse une impression mitigée. La « mise au goût du jour » du texte par Agathe Mélinand, d’abord, est très contestable, surtout dans un second acte privé de toute action et réduit à une succession de tableaux de genre, tandis que le tableau basque passe à la trappe. Sous prétexte d’actualiser, elle dénature. Met-on « au goût du jour » les films des années cinquante ? Le décorateur Daniel Bianco a été bien inspiré de prendre le parti contraire : il assume tout le kitsch de la chose, avec de superbes décors faits, pour la partie mexicaine, de fleurs de papier géantes, inspirés à la fois de l’art populaire et de Frida Kahlo. Visuellement, le spectacle séduit donc beaucoup, plus que la mise en scène d’Emilio Sagi, qui manque de rythme, ou que la chorégraphie quelque peu empesée de Nuria Castejón. Cela est compensé par la direction de Fayçal Karoui, toujours vivante et jamais vulgaire, qui rend bien justice au savoir-faire de Francis Lopez – la partie orchestrale a été adaptée par Thibault Perrine aux dimensions d’un orchestre plus important, en l’occurrence un « Philar » jouant le jeu avec plaisir.


La plus grande déception vient cependant des chanteurs, à l’exception d’Ismael Jordi, qui succède assez crânement à Luis Mariano, qu’il paraît avoir beaucoup écouté, sans avoir toutefois la même science du registre mixte, où il détimbre complètement. Rossy de Palma et Clotilde Courau, respectivement Eva-Tornada caricaturale et Cricri inexistante, sont en revanche d’une indigence vocale absolue. Beaucoup plus que le sympathique Jean Benguigui, fort limité vocalement – dans un rôle créé par Dario Moreno -, le plus fidèle à la lettre et à l’esprit de l’opérette reste finalement Franck Leguérinel, parce qu’il est aussi un des rares à articuler de façon intelligible. Quand on est près de réclamer des surtitres, c’est que quelque chose ne va plus au royaume de l’opérette.



Didier van Moere

 

 

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