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Une soirée moyenne dans un festival prestigieux

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
09/03/2006 -  

Giuseppe Verdi: Falstaff


Richard Sutliff (Sir John Falstaff), Twyla Robinson (Mrs. Alice Ford), Simon Keenlyside (Ford), Cinzia Forte (Nannetta), Cataldo Caputo (Fenton), Felicity Palmer (Mistress Quickly), Scott Scully (Bardolfo), Kelley O’Connor (Meg Page), Max René Cosotti (Dr. Caius), Ain Anger (Pistola)


The Cleveland Orchestra, Lucerne Festival Academy Vocalists, Mozart Ensemble Luzern (préparation: Daniel Reuss), direction musicale: Franz Welser-Möst. Mise en scène (version semi-scénique): Andreas Zimmermann


L’édition 2006 du Festival de Lucerne ayant pour thème le langage, les œuvres faisant appel à la voix sont particulièrement nombreuses cette année, avec notamment la 8e Symphonie de Mahler, les Gurrelieder et Erwartung de Schönberg, le Berliner Requiem de Weill et la 3e Symphonie de Bernstein. Ou encore Falstaff en version semi-concertante, une affiche qui s’annonçait parmi les plus passionnantes puisque l’avant-programme mentionnait le nom de Thomas Quasthoff dans le rôle-titre. On en était déjà à rêver à la prestation du génial baryton allemand lorsqu’est tombée la nouvelle de son remplacement par Renato Bruson. La soirée aurait donc permis d’entendre l’un des plus grands titulaires actuels du rôle (son enregistrement sous la baguette de Giulini en témoigne), même s’il ne dispose plus aujourd’hui des fabuleuses ressources vocales d’alors. Las, à quelques jours de la représentation, on nous annonçait un nouveau changement de distribution: Falstaff serait chanté par Richard Sutliff, un Américain habitué du rôle dans son pays. La déception était énorme, mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur, on se disait qu’on allait peut-être avoir d’agréables surprises et, qui sait, découvrir un artiste exceptionnel. Le résultat a été une soirée plutôt moyenne, pas franchement à la hauteur du Festival. Comme quoi, même une manifestation parmi les plus prestigieuses peut avoir des ratés, surtout si elle s’étend sur cinq bonnes semaines.


S’il convient bien sûr de remercier Richard Sutliff d’avoir sauvé la représentation, on ne peut s’empêcher de constater que le rôle, vocalement parlant, est mille fois trop grand pour lui. Et de déplorer aussi que les interventions de la plupart des solistes étaient parfaitement incompréhensibles, un comble pour un ouvrage où les mots sont essentiels. Seuls la truculente Mrs. Quickly de Felicity Palmer et le couple d’amoureux formé par Cinzia Forte et Cataldo Caputo méritent d’être mentionnés, sans oublier le Ford formidable d’engagement de Simon Keenlyside, qui a offert une prestation d’anthologie dans son grand air du premier acte, lorsqu’il commence à se rendre compte que d’étranges ramifications poussent sur son front... L’Orchestre de Cleveland est l’une des meilleures phalanges du monde, et cela s’entend, que ce soit dans les ensembles, où le son est fluide et transparent, ou dans les parties solistes, où les instrumentistes font preuve d’une précision inouïe. On connaît aussi les qualités de Franz Welser-Möst, l’un des chefs les plus intéressants de sa génération, et pressenti pour prendre la tête du Festival de Salzbourg ou de l’Opéra de Vienne. Dans un souci constant du détail, il a certes offert une lecture fine, vive et nuancée de la partition, mais manquant parfois d’élan dramatique.





Claudio Poloni

 

 

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