About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Oranges tchèques

Paris
Orangerie du Domaine de Sceaux
09/03/2006 -  
Bedrich Smetana: Quatuor n° 2
Johannes Brahms: Quatuor n° 1, opus 51 n° 1
Wolfgang Amadeus Mozart: Quintette à cordes n° 4, K. 516

Quatuor Prazak: Vaclav Remes, Vlastimil Holek (violon), Josef Kluson (alto), Michal Kanka (violoncelle) – Zbynek Pad’ourek (alto)


Nicholas Angelich, les frères Capuçon, Gérard Caussé, le Fine Arts Quartet, Jean-François Heisser, Jean-Marc Luisada, Jean-Claude Pennetier, Christian Zacharias et bien d’autres encore: durant l’été, ce n’est hélas pas à Paris, quasi-désert musical à cette période, qu’on peut les entendre, mais à Sceaux, et ce jusqu’au 17 septembre, pour la trente-septième édition du Festival de l’Orangerie. Qu’à cela ne tienne: la saison se prête, chaque fin de semaine, à ces escapades dans le magnifique parc dessiné par Le Nôtre et dans son orangerie (1686), due à Hardouin-Mansart. Pour le second des concerts qu’il était invité à donner dans ce cadre, le Quatuor Prazak avait réuni un nombreux public autour d’un copieux programme proposant, dans l’ordre chronologique inverse, trois œuvres emblématiques de son répertoire d’élection.


Dans le Second quatuor (1883) de Smetana, non seulement il rend bien entendu justice de la façon la plus idiomatique qui soit au caractère national de la partition, mais il parvient également à concilier des qualités apparemment aussi opposées que l’exigence et la passion, le contrôle et la respiration, le souci de la construction et le sens de la narration, l’intelligence et la sensibilité, la cohésion d’ensemble et l’épanouissement des individualités, avec un naturel et une aisance que n’explique que partiellement le fait que la formation soit demeurée inchangée depuis 1986, date à laquelle Michal Kanka remplaça Josef Prazak au violoncelle.


Du Premier quatuor (1873) de Brahms, les Prazak offrent une vision tout sauf sévère et académique, sans pour autant quitter les rivages de la musique pure, d’une plénitude et d’une maîtrise admirables: Allegro initial tour à tour inquiet et tendre; Romance où l’expression ne se départit jamais d’une grande noblesse; Allegro molto moderato e comodo lancinant, interrompu par un Trio auquel ils confèrent une indéniable couleur tchèque, avant de se jouer de la solide architecture de l’Allegro final, emporté par une fougue irrésistible.


Toujours fidèles à la disposition consistant à placer l’alto en face du premier violon, les Prazak paraissent posséder ainsi une prédisposition particulière pour s’adonner aux quintettes à deux altos et, en seconde partie, ils sont rejoints par Zbynek Pad’ourek, l’altiste du Quatuor Kocian, pour donner le Quintette en sol mineur (1787) de Mozart. Empreint de classicisme, plus serein et résolu que porté par l’urgence, l’Allegro laisse la place à un Menuet et à un Adagio ma non troppo plus engagés et contrastés, d’esprit plus postromantique, ouvrant la voie à l’extraversion et à l’élan conquérant de l’Allegro final, dominé par la finesse du premier violon, Vaclav Remes. L’Andante du Quintette en ut mineur (1782/1787) vient, en bis, prolonger cet état de grâce.


Le site du Festival de l’Orangerie de Sceaux



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com