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Le travail de Penélope

Oviedo
Cloître de la cathédrale
08/08/2006 -  
Robert Schumann : Romance, opus 28 – Intermezzo, opus 4 – Novelette, opus 21
Luigi Nono : Sofferte onde serene, pour piano et bande magnétique
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Robert Schumann, opus 9

Pénélope Aboli Argüello (piano)


Alors que l’année Mozart fait des ravages (programmations banales ou “redécouvertes” d’œuvres mineures ou véritables délires commerciaux, discographiques ou éditoriaux), le cent cinquantième anniversaire de la mort de Robert Schumann est justement célébré par le troisième festival de musique de la ville d’Oviedo, capitale de la Principauté des Asturies, au nord de l’Espagne.


Après le récital d’un jeune baryton argentin, consacré à quelques-uns de ses plus beaux lieder (voir ici), c’était au tour d’une jeune pianiste asturienne de retenir, lors d’un récital donné dans le cadre récemment restauré du cloître gothique de la cathédrale, quelques-unes de ses pages pianistiques confrontées à l’hommage de Brahms et à une œuvre de Luigi Nono, peu fréquent à l’affiche, avant que ne se poursuive l’évocation d’autres facettes de Schumann, dans d’autres cadres permettant d’illustrer toute la richesse du potentiel musical local.


Penélope Aboli Argüello est une pianiste frêle, élancée, pâle et au visage triste, les cheveux tirés en arrière à la manière de Clara Schumann, née dans la sinistre, malgré d’importants travaux de réhabilitation, vallée minière et industrielle de Mieres, à quelques kilomètres au sud d’Oviedo. Elle en est sortie et elle commence une carrière, pour l’instant centrée en Espagne, prometteuse.


Ce soir d’août 2006, le métier de Penélope devant son quart de queue, sorte de cercueil noir censé la servir, était cependant, malheureusement, largement remis en cause par son instrument, alors que l’artiste s’évertuait à dégager la poésie d’admirables pages schumanniennes extraites de quelques opus non signalés dans le programme : le piano, aux harmoniques sans relief, manquait décidément de profondeur.


Dans ces conditions, la première pièce, une des Novelettes, se révéla plutôt décevante, l’interprétation étant quelque peu “boulée”. La deuxième, Sofferte onde serene (1976) de Luigi Nono, si ardemment défendue par Maurizio Pollini, où le piano prolonge la bande et réciproquement, au point que l’œil a parfois à distinguer qui intervient, était évidemment le choix le plus original, s’insérant cependant parfaitement dans un programme bien équilibré autour de Robert Schumann. La pianiste sut en tirer toute la poésie, très années soixante-dix, à défaut de toute la puissance.


Poursuivant, quasiment dans la foulée par un bref Intermezzo extrait de l’opus 4, la pianiste s’attaqua aux imposantes Variations sur un thème de Robert Schumann de Johannes Brahms. Dotée d’une technique sûre, Penélope Aboli Argüello montra un bel engagement, faisant ressortir toute la tendresse du jeune Brahms pour un Schumann bientôt condamné au silence et à la folie.


Après l’une des Romances de l’opus 28, bien qu’une partie du public ait manifesté, à tort, quelque froideur, la pianiste, appelée par les applaudissements, se décida à reprendre la Novelette en bis, mais la concentration n’y était plus.



Stéphane Guy

 

 

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