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Les contrastes de Pennetier

Paris
Orangerie de Bagatelle
06/23/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour piano n° 7, K. 284b [309]
Frédéric Chopin : Rondeau n° 3, opus 16 – Mazurkas, opus 33
Franz Schubert : Sonate pour piano n° 20 «Fantaisie», D. 894

Jean-Claude Pennetier (piano)


Les bonheurs de l’été parisien, les hasards du calendrier et, surtout, la compatibilité des horaires permettaient de retrouver coup sur coup le même soir et à quelques centaines de mètres de distance deux pianistes français de la même génération: après Georges Pludermacher aux serres d’Auteuil (voir ici), c’était ainsi le tour de Jean-Claude Pennetier à Bagatelle.


Préparant une intégrale des sonates à paraître chez Soupir et s’apprêtant à la partager en concert à La Roque d’Anthéron avec Anne Queffélec, Pennetier n’a eu aucun mal à s’inscrire dans la thématique mozartienne du Festival Chopin. Et son Mozart toujours clair et articulé, fortement contrasté avec son alternance de jeu robuste et détaché, n’a rien de joli, d’enrobé ou de doucereux, mais fait sonner toutes les ressources de l’instrument.


De même, il livre un Troisième rondeau (1832) de Chopin très complet, sonore et virtuose, plein d’humour et de panache. Plus substantielles, les quatre Mazurkas de l’opus 33 (1838) trouvent ici une vision haute en couleur, d’une grande liberté: Première souple et nerveuse à la fois, Deuxième en force, non sans dureté, Troisième délicate, presque cotonneuse, et Quatrième mariant élégance et puissance.


En près de trois quarts d’heure, dont vingt minutes pour le seul premier mouvement (avec sa reprise), Pennetier prend son temps dans la Vingtième sonate (1826) et rend justice à son sous-titre (apocryphe) de «fantaisie». Mais les errances du Wanderer n’en sont pas moins construites, avec un minutieux dosage des dynamiques et une parfaite maîtrise des progressions dans le Molto moderato e cantabile initial. Dans l’Andante, il oppose fortement sections impaires, au chant admirablement phrasé, et sections paires à la vigueur abrupte. Le Menuetto n’a rien d’un intermède divertissant mais prend bien davantage un caractère fantastique, qui n’en tranche que mieux avec la fragilité du Trio. Servi par une belle variété de toucher, l’Allegretto conclut de façon ludique et souriante.Toujours partition sous les yeux, Pennetier prolonge cet état de grâce avec en bis l’Andante de la Quinzième sonate (1819).



Simon Corley

 

 

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