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Concert miroir

Paris
Hôtel de Soubise
04/15/2006 -  
Ludwig van Beethoven : Sonates n° 21 «Waldstein», opus 53, et 23 «Appassionata», opus 57
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Paganini, opus 35

Sanjay Mody (piano)


Pour l’avant-dernier des cinq concerts d’un cycle sous-titré «Danube-s», l’association «Jeunes talents» accueillait Sanjay Mody, né dans le Delaware il y a seulement vingt ans et venu parfaire sa formation à Paris depuis 2001, avec Marie-Françoise Bucquet puis dans la classe de Nicholas Angelich, où il a obtenu son premier prix en 2005. Bien qu’ayant renoncé à la Sonate de Liszt annoncée un premier temps, le pianiste américain, qui a fini par triompher des embouteillages pour rejoindre l’Hôtel de Soubise, n’en a pas moins choisi un programme techniquement exigeant, dont il aura d’ailleurs maîtrisé la plupart des difficultés, et ce malgré une prise de risque souvent assez importante.


Dans la Vingt et unième sonate «Waldstein» (1804) de Beethoven, il impose une approche très physique, d’ailleurs assortie de fréquents ahanements, puissante mais sans dureté, qui présente le mérite d’aller toujours de l’avant et de rendre justice à l’élan de cette musique. Malgré une petite tendance à la démonstration virtuose, il n’en porte pas moins une belle attention aux phrasés (second thème de l’Allegro con brio, Adagio molto) et on ne peut s’empêcher de reconnaître la marque d’Angelich dans cette façon qu’il a de creuser le discours sans sacrifier la sonorité.


Peu nombreux sont ceux qui osent s’attaquer en public au deux cahiers de Variations Paganini (1863) de Brahms. Mody le fait avec un appétit féroce: si, dans le Premier cahier, les notes déferlent avec aisance (et un peu trop de pédale), les variations où le compositeur laisse un répit (Dixième à Douzième) ne font que peu de concessions au charme, la conclusion (Quatorzième) frappe par son climat quasi halluciné. Après l’entracte, le Second cahier, où le con grazia (Quatrième) et le sens du ludique (Onzième) reprennent leurs droits, offre davantage de contrastes.


Ce programme en forme de miroir revenait donc à Beethoven pour conclure, avec la Vingt-troisième sonate «Appassionata» (1806), bénéficiant des mêmes qualités que la Waldstein: le Steinway sonne toujours aussi bien, avec un jeu toujours aussi torrentiel et symphonique, et Mody construit soigneusement l’Andante con moto, mais c’est sans nul doute l’enthousiasme de la jeunesse qui le conduit à souligner excessivement certains effets dans les mouvements vifs.



Simon Corley

 

 

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