About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Basses œuvres

Paris
Studio Bastille
03/23/2006 -  
Julien-François Zbinden : Double jeu, opus 101
Henri Dutilleux : Les Citations (#)
Richard Dubugnon : Evocations finlandaises, opus 6 (+)
Eugene Kurtz : La Dernière contrebasse à Las Vegas (#)
Paul Pellay : Impermanent sanctuary (&)

Thierry Barbé (+), Sylvain Le Provost (#) (contrebasse), Nora Cismondi (hautbois, récitante), Jacques Chirinian, Michel Nguyen (alto), Clara Strauss, Louis-Marie Fardet (violoncelle), Mathieu Dupouy (clavecin), Michel Gastaud (percussion), Richard Dubugnon (&) (direction)


Dans le cadre de ses «Casse-croûte» avec les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, toujours aussi détendus et astucieux, et légitimement couronnés de succès, le Studio Bastille amenait au devant de la scène deux membres du pupitre des contrebasses, que l’on a trop souvent tendance à oublier au fond de l’orchestre – même le chef se contente généralement de les saluer de loin au moment des rappels – comme de mauvais élèves assis à côté du radiateur. Rien de tel ici, avec un programme riche et original, qui aura permis de tordre le coup à bien des idées reçues sur ce représentant aussi discret qu’essentiel de la famille des cordes.


Double jeu (2005) est l’une des toutes dernières œuvres du compositeur vaudois Julien-François Zbinden (né en 1917, exactement un an avant l’Armistice), présent pour la circonstance. Au fil de ces quatre brèves pièces (douze minutes), sans l’intention de révolutionner l’écriture pour l’instrument, ce sont les couleurs du jeu de cartes qui défilent: Thierry Barbé, qui en est le dédicataire avec Richard Dubugnon, et Sylvain Le Provost mettent en valeur les lignes sévères de Carreau, l’agilité de Trèfle, le caractère étonnamment lyrique de Cœur, où l’un accompagne tour à tour en pizzicato le chant de l’autre, et la virtuosité de Pique.


Avec Les Citations (1985/1990) de Dutilleux, la contrebasse se fait nécessairement plus effacée, malgré la belle intervention «jazzy» de Sylvain Le Provost dans From Janequin to Jehan Alain. C’est donc l’occasion d’admirer le hautbois charnu de Nora Cismondi – qui vient de quitter l’Opéra pour le National – tout en regrettant la sonorité un peu métallique du clavecin confié à Mathieu Dupouy.


Dubugnon introduit ensuite ses Evocations finlandaises (1991), trois brefs morceaux (huit minutes) dans lesquels la précision, les nuances, le legato et la sonorité de Thierry Barbé font merveille, comme avec ce coucou en notes harmoniques qui vient régulièrement se rappeler à notre attention dans la partie centrale, Crépuscule.


Nora Cismondi, faisant preuve d’un indéniable abattage avec ses petites lunettes rondes, son faux accent américain et sa sensualité à fleur de peau, et Sylvain Le Provost, avec non moins de brio, divertissent les spectateurs avec La Dernière contrebasse à Las Vegas (1973), «sketch musical» d’Eugene Kurtz (né en 1923), un Américain originaire de Géorgie installé de longue date à Paris. Onze minutes durant, la contrebasse commente un plaidoyer loufoque, en forme de boniment dressant un inventaire exhaustif de ses possibilités: grâce à un feu d’artifice d’effets spéciaux, la partition parvient ainsi à suggérer le bébé, le lion, le tigre ou la guitare électrique, et lorsque cela ne suffit pas, l’interprète n’hésite pas à aboyer lui-même.


Dubugnon conclut en présentant puis en dirigeant Impermanent sanctuary, un sextuor de Paul Pellay (né en 1965): trois mouvements vif/lent/vif enchaînés (dix-huit minutes) qui cultivent de façon âpre et expressive –les premières notes du Dies irae semblent revenir à plusieurs reprises – la palette sombre offerte par une formation pour le moins inhabituelle, associant deux altos, deux violoncelles et deux contrebasses.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com