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Double concert

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/16/2006 -  
Wolfgang Rihm : Dritter Doppelgesang (création française)
Jean Sibelius : Symphonie n° 2, opus 43 (*)

Gérard Caussé (alto), Michel Portal (clarinette)
Orchestre national de France, Jonathan Schiffman, Eivind Gullberg Jensen (*) (direction)


Il n’a pas fallu moins de deux chefs et un changement de programme pour pallier l’absence de Kurt Masur, empêché, suite à une intervention chirurgicale, par une convalescence que la Faculté lui a recommandé de prolonger.


En première partie, l’Américain Jonathan Schiffman, qui fut durant trois saisons l’assistant de Masur à Paris, assurait la création française du Troisième chant double (2005) de Wolfgang Rihm, commande conjointe de l’Orchestre du Minnesota et de l’Orchestre national de France. Difficile de parler ici de concerto car non seulement les deux «solistes», alto et clarinette, sont intimement liés tant par leur timbres mêmes – que Max Bruch avait déjà associés dans ses dernières œuvres – que par une écriture qui les mêle étroitement tout en les fondant dans un effectif orchestral restreint (deux flûtes, hautbois, deux clarinettes, basson, deux cors, trompette, trombone, harpe et cordes).


Le Gesang (chant) l’emporte donc sur la virtuosité et le brillant, Gérard Caussé et Michel Portal acceptant sans peine de ne pas se mettre en avant: si le ton se fait parfois rugueux et obstiné, le lyrisme postromantique n’est jamais loin, l’ensemble baignant dans les demi-teintes, les réminiscences tonales, une nostalgie un peu floue et un confort douillet. S’agissant de la forme, le compositeur allemand a choisi une construction en arche, deux mouvements vifs encadrant deux Sonetti (par référence à Pétrarque) qui entourent eux-mêmes un Notturno, comme une plongée progressive dans un rêve, suivie d’un éveil non moins échelonné, même si c’est l’apaisement qui l’emporte à l’issue de ces vingt-huit minutes. Paradoxe de la politique de création menée par Radio France: c’est dans ses traditionnels concerts d’abonnement qu’il faut aller chercher une musique contemporaine portant un regard fructueux sur le passé et ne se contentant pas de ces faciles «retours à» qui s’imposent trop souvent au festival «Présences».


En seconde partie, au lieu de la Septième symphonie «Leningrad» de Chostakovitch initialement prévue, que l’on pourra cependant entendre le 18 mai, Eivind Gullberg Jensen, qui avait déjà remplacé in extremis Vladimir Jurowsky en décembre dernier, dirigeait la Deuxième symphonie (1902) de Sibelius. Suscitant une remarquable adhésion de l’orchestre fondée sur un indéniable charisme, le jeune Norvégien opte pour une conception plus rhapsodique que symphonique, plus intuitive que construite: puissante mais assez extérieure, portée par des tempi très contrastés, cette approche peut séduire dans le Vivacissimo, mais laisse les deux premiers mouvements excessivement fragmentés tandis que la progression du Finale souffre d’une allure trop fluctuante.



Simon Corley

 

 

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