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Orlando, un cas intéressant pour la science

Zurich
Opernhaus
01/15/2006 -  et les 18, 20, 22, 26* janvier, 1er, 3 et 5 février 2006

Georg Friedrich Händel: Orlando


Marijana Mijanovic (Orlando), Martina Janková (Angelica), Katharina Peetz (Medoro), Christina Clark (Dorinda), Günther Groissböck (Zoroastro)


Orchestre La Scintilla, direction musicale: William Christie. Mise en scène: Jens-Daniel Herzog, décors et costumes: Mathis Neidhardt, lumières: Jürgen Hoffmann

Les excentricités du théâtre de régie à l’allemande - par exemple la manie de vouloir absolument tout transposer - réservent parfois de bonnes surprises, comme c’est le cas de la nouvelle production d’Orlando présentée à l'Opéra de Zurich. Dans un souci tout à la fois de garder une certaine distance par rapport à l’ouvrage et d’en rendre la trame plus accessible au public d’aujourd’hui, le metteur en scène Jens-Daniel Herzog a choisi de situer l’action au début du XXe siècle, très précisément dans un sanatorium, sorte de Montagne magique chère à Thomas Mann. Par la force des choses donc, le magicien Zoroastro devient le médecin-chef chargé de guérir Orlando de sa maladie d’amour, le célèbre guerrier étant ici considéré comme un cobaye aux yeux de la science. Et, bien des péripéties plus tard, après un passage dans une salle d’opération plus vraie que nature, le héros retrouve la raison. Grâce à un jeu habile de parois coulissantes, le plateau se transforme, au gré des scènes, en différentes pièces de la maison de repos (réception, dortoir, office, cabinet de consultation, bloc opératoire). Cette conception de l’œuvre peut paraître saugrenue au premier abord, mais elle tient parfaitement la route jusqu’au bout du spectacle, tant elle est appliquée de manière conséquente et avec un souci minutieux du réalisme et des détails.


La distribution réunie à Zurich a le grand mérite d’être équilibrée et homogène. Deux chanteurs s’y détachent, sans néanmoins faire de l’ombre à leurs collègues. Günther Groissböck campe un Zoroastro digne et autoritaire dans son rôle de chef de clinique, avec une voix de bronze d’une souplesse étonnante. Quant à Marijana Mijanovic, elle est tout simplement époustouflante dans les vocalises, avec des graves capiteux, même si la voix n’est pas des plus puissantes; mais fort heureusement, Zurich est une petite salle. L’opulence de la musique de Händel est brillamment rendue par les musiciens de La Scintilla, l’ensemble baroque de l’Opernhaus jouant sur instruments anciens. Avec des gestes très précis, William Christie cisèle la partition en orfèvre. Un seul regret tout de même: on se prend parfois à rêver de davantage de mordant, de contrastes, du petit grain de folie qui rendrait l’interprétation moins lisse. Bien peu de chose en fin de compte, tant la prestation d’ensemble est de haute tenue.




Claudio Poloni

 

 

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