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Sonates russes

Paris
Musée d'Orsay
01/05/2006 -  
Serge Prokofiev : Sonate pour violoncelle et piano, opus 119
Dimitri Chostakovitch : Sonate pour violoncelle et piano, opus 40
Serge Rachmaninov : Sonate pour violoncelle et piano, opus 19

Marc Coppey (violoncelle), Peter Laul (piano)


Le cycle «Musique russe» organisé au Musée d’Orsay se poursuivait avec un récital de Marc Coppey et Peter Laul consacré aux trois plus célèbres sonates composées dans ce pays au siècle passé, celles de Rachmaninov, Prokofiev et Chostakovitch, que le violoncelliste français et le pianiste russe viennent d’enregistrer dans un double albumAeon comprenant par ailleurs une Sonate de Schnittke. Le rapprochement des trois oeuvres, données dans l’ordre chronologique inverse de celui de leur composition, a particulièrement mis en lumière une inspiration voisine, de caractère versatile, rhapsodique et contrasté.


Mais pour mettre à jour les tourments de l’âme russe qui se révèlent dans ces pages, faut-il nécessairement les aborder à l’emporte-pièce, le coeur sur la main, sentimentalisme en avant et archet ronflant? Marc Coppey est un styliste d’un trop grande élégance pour tomber dans un tel piège et s’impose, dès la Sonate (1950) de Prokofiev, par sa finesse et sa précision. Rien de trop lisse pour autant dans son jeu, car non seulement ses attaques savent rester mordantes, mais son sens lyrique n’est jamais pris en défaut et il obtient en outre de superbes couleurs de son Matteo Goffriller.


La Sonate (1934) de Chostakovitch bénéficie d’un traitement aussi réussi: l’archet ne s’y fait jamais pesant et l’intensité des phrasés est servie par un impeccable legato. Vision que l’on serait tenté de qualifier d’apollinienne si le Largo n’était si profond et l’Allegro final si inquiétant, soutenus par un piano à la fois solide et distancié.


En seconde partie, la Sonate (1901) de Rachmaninov, née, comme celle de Chostakovitch, de la plume d’un compositeur de vingt-huit ans, autorise davantage d’exubérance et moins de retenue: Coppey s’y lance donc avec fougue, sans toutefois relâcher le contrôle, tandis que Laul est à l’unisson de cette lecture d’une tenue exemplaire, expressive sans emphase, mais en même temps sans sécheresse.


Les artistes remercient le nombreux public par deux bis en parfaite cohérence avec le programme: l’adaptation par Tchaïkovski de l’Andante cantabile de son Premier quatuor (1871), précédée de l’un des innombrables arrangements de la Vocalise (1915) de Rachmaninov (1). Dans ces deux pièces, la noblesse de ton écarte avec éclat toute tentation de facilité.


(1) Qu’il rejouera dès mardi midi à Orsay au cours d’un second récital russe, cette fois-ci en compagnie d’Alexander Melnikov. On pourra par ailleurs retrouver Peter Laul le 27 mars au Théâtre de la Ville, avec la flûtiste Alexandra Grot puis dans des sonates de Haydn et Schubert.



Simon Corley

 

 

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