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Un Messie pour l’église

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/12/2005 -  et 8, 9 (Athènes), 13 (Paris), 14 (Bruxelles), 17 (Castellon), 18 (Valencia), 20 (Milano), 21 (Roma) et 31 (Freiburg) décembre 2005
Georg Friedrich Haendel : Messiah, HWV 56

Kerstin Avemo (soprano), Patricia Bardon (mezzo), Lawrence Zazzo (contre-ténor), Kobie van Rensburg (ténor), David Pittsinger (basse)
Chœur de Clare College Cambridge, Orchestre baroque de Fribourg, René Jacobs (direction)


L’Orchestre baroque de Fribourg, qui effectue actuellement une tournée européenne sous la direction de René Jacobs, avec un oratorio de saison, Le Messie (1741) de Haendel, s’arrêtait pour deux représentations au Théâtre des Champs-Elysées. Rien de monumental ou romantique, comme on peut aisément l’imaginer, ni même de classique, dans cette interprétation allante (deux heures un quart) et allégée, faisant appel à un effectif réduit de cordes (dix-neuf) et de choristes (vingt-huit). Car même si elle cultive les oppositions dynamiques, il se dégage de cette approche plus austère qu’exubérante un parfum archaïque auquel contribue un continuo comprenant notamment une harpe et un luth.


Dans cette vision d’une belle finesse, à la fois contrôlée et travaillée, Jacobs, aidé par la précision et la souplesse du jeune et alerte Choeur de Clare College (Cambridge), met la musique au service du texte, sans doute au détriment de la couleur instrumentale, un rien monochrome, d’autant que les deux hautbois sont placés à l’arrière, chacun d’un côté de l’orchestre. Ce Messie rendu à son propos religieux, et ainsi destiné à l’église plus qu’au concert, aurait sans nul doute rassuré le public de la première londonienne, choqué d’entendre des textes sacrés au théâtre (Covent Garden, en l’espèce).


Stylistiquement et techniquement contrasté, le quintette soliste n’est pas toujours au diapason de cette lecture. La pureté cristalline, les aigus parfaits, l’éloquence aussi bien que la sobriété de ton de Kerstin Avemo sont opportunément angéliques, même si la soprano suédoise, qui vocalise en outre avec aisance, manque parfois de projection. Ce n’est pas le cas de Patricia Bardon, présentée comme «mezzo» bien qu’elle descende sans trop de peine dans les notes graves de sa partie; mais l’Irlandaise pâtit, dans l’air He shall feed his flock qu’elle partage avec le contre-ténor, de la comparaison avec Lawrence Zazzo. Celui-ci, malgré une désinvolture et des poses irritantes, s’impose en effet par sa voix capiteuse et ses phrasés sensuels, dans une manière résolument opératique et baroque.


Les maniérismes narcissiques et le timbre nasillard du ténor Kobie van Rensburg agacent d’autant plus que le caractère doucereux de ses interventions paraît en complet décalage avec l’esthétique défendue par Jacobs. David Pittsinger n’est peut-être pas beaucoup plus en phase avec cette conception, mais il démontre une aisance technique, une puissance et une autorité remarquables.


Le site de l’Orchestre baroque de Fribourg



Simon Corley

 

 

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