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De quatre mains à deux pianos

Paris
Musée d'Orsay
11/29/2005 -  
Igor Stravinsky : Le Sacre du printemps
Francis Poulenc : Sonate pour deux pianos

Sanja et Lidija Bizjak (piano)


La suite du cycle «Musique russe» organisé au Musée d’Orsay en parallèle à l’exposition «L’Art russe dans la seconde moitié du XIXe siècle : en quête d’identité» coïncidait avec le dernier des trois concerts «Les nouveaux talents du piano» coproduits avec Yamaha musique France: nouveau succès public pour ce récital donné par les sœurs Bizjak, venues de Belgrade à Paris parfaire leur formation au CNSMDP. L’aînée, Lidija (vingt-neuf ans), a déjà remporté en 2000 un sixième prix au concours de Dublin et le duo qu’elle forme depuis 2002 avec Sanja (dix-sept ans) vient de se voir décerner deux prix spéciaux au concours de l’ARD à Munich.


Non seulement la réduction pour piano à quatre mains du Sacre du printemps (1913) a été réalisée par Stravinsky lui-même, mais elle fut publiée dès 1913 et c’est donc sans doute celle qu’il joua à Meudon lors de sa rencontre avec Debussy, en juin de cette année, quelques jours après le fameux scandale de la création. La radicalité du propos en ressort accrue, mais les deux pianistes, plus sages que sauvages, semblent plutôt s’employer à en souligner le raffinement et à veiller avant tout à une mise en place il est vrai particulièrement délicate. Manquant parfois d’énergie ou de puissance, cette approche prudente se débride heureusement dans certains épisodes, comme s’il était impossible de résister à l’emprise de cette musique.


La Sonate pour deux pianos (1953) de Poulenc allait-elle pâtir d’un si encombrant voisinage? Nullement, car cette partition grave et mélancolique, qui demeure très injustement dans l’ombre, n’a rien à voir avec la légèreté du Concerto pour deux pianos et se rapproche bien davantage du climat du Stabat Mater ou de la Sonate pour flûte et piano. Le rapprochement est d’autant mieux venu que l’œuvre est servie par une interprétation de tout premier ordre, précise et expressive, contrastée et sans complaisance.


Les duettistes serbes offrent en bis le quatrième des six impromptus constituant les Images d’Orient (1848) de Schumann.



Simon Corley

 

 

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