About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Une folie française

Paris
Cathédrale Saint-Louis des Invalides
11/23/2005 -  et 25 novembre 2005 (Vanves)
Johann Sebastian Bach : Cantates n°s 32, 49 et 57 – Concerto pour clavecin, BWV 1056

Sophie Karthäuser (soprano), Stephan MacLeod (basse), Béatrice Martin (clavecin)
Les Folies françoises, Patrick Cohën-Akenine (direction)


Durant tout l’automne, Paris (et l’Ile-de-France) accueillent la première édition du «Festival Europa Bach» qui se déroulera périodiquement dans les grandes cités européennes: Wroclaw, Riga ou Londres, entre autres, sont ainsi déjà sur les rangs pour les dix à quinze prochaines années. Le Cantor, dont l’écriture s’est nourrie de celle de ses prédécesseurs et contemporains français, aussi bien organistes que clavecinistes, n’aurait sans doute pas désapprouvé un tel choix et les musiciens français, établissant notamment une solide tradition interprétative, le lui ont ensuite bien rendu.


Au demeurant, la France est, à ce jour, le seul pays dans lequel une section de la Neue Bachgesellschaft de Leipzig ait été fondée. Animée par Rudolf Klemm, elle s’est naturellement tournée vers Gilles Cantagrel pour lui confier la coordination artistique de cette ambitieuse entreprise. Car avec cent quatre-vingts manifestations (comprenant cent cinquante concerts, dont certains à entrée libre, mais aussi des expositions, colloques et conférences) données dans quarante sites entre le 1er septembre et le 26 décembre, l’objectif est de toucher tous les publics. Un projet dont l’ampleur, malgré l’absence de toute subvention, s’apparente à une folie… française.


C’est précisément l’ensemble Les Folies françoises, dirigé du violon par Patrick Cohën-Akenine, qui donnait en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides, dans le cadre de la saison musicale du Musée de l’armée, un programme intitulé Concerto in dialogo, essentiellement constitué de trois cantates appartenant au genre du dialogus – en l’espèce celui d’une soprano et d’une basse incarnant respectivement l’âme et Jésus – abondamment représenté dans le corpus des cantates sacrées.


Malgré une thématique commune et un instrumentarium très proche, la succession de ces trois œuvres ne suscite aucune monotonie, tant elles présentent des caractères contrastés: la joie de la Cantate 49 «Ich geh und suche mit Verlangen» (1726) se teinte ainsi de mélancolie dans la Cantate 32 «Liebster Jesu, mein Verlangen» (1726), tandis que la Cantate 57 «Selig ist der Mann» (1726), que Bach qualifie d’ailleurs de concerto in dialogo, va même, dans le second air de Jésus, jusqu’à un héroïsme qui n’est pas sans évoquer l’opéra.


Les deux jeunes chanteurs, Sophie Karthäuser et Stephan MacLeod, y sont également pour beaucoup, d’une grande justesse tant technique que stylistique, soignant une élocution d’une parfaite clarté, qui met en valeur les inflexions expressives que Bach imprime à une musique toujours intimement liée au texte. L’accompagnement est limité à un instrument par partie pour les cordes, avec violons, alto et hautbois jouant debout: cette parcimonie atteint également les parties vocales – les chorals sont ainsi privés de… chœur – mais l’acoustique très réverbérante ne rendait sans doute pas nécessaire un effectif plus fourni. Honoré d’une partie quasi concertante dans deux numéros de la Cantate 49, l’orgue fait cependant de la peine, tant il siffle et gémit parfois.


Les Folies françoises étaient plus particulièrement en vedette dans le Concerto pour clavecin BWV 1056, qui ne dénotait nullement dans cet ensemble de cantates, puisque son célèbre Largo central est une adaptation de la Sinfonia introductive de la Cantate 156 «Ich steh mit einem Fuß im Grabe». Continuiste de l’ensemble, Béatrice Martin tient la partie soliste avec davantage de sagesse, voire de raideur, que le quintette à cordes qui l’entoure, plus pétillant et imprévisible, dans l’esprit de ces concertos de Vivaldi qui avaient tant impressionné Bach.


Concluant en poursuivant le fil rouge de cette soirée, les musiciens offrent en bis le Duetto final de la Cantate 58 «Ach Gott, wie manches Herzeleid» (1727/1734).


Le site du Festival Europa Bach

Le site de la Neue Bachgesellschaft

Le site des Folies françoises



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com