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Un anniversaire et un jeu

Paris
Centre tchèque
11/17/2005 -  
Bohuslav Martinu : Variations sur un thème de Rossini, H. 290 (arrangement Sergio Drabkine) (#) – Loutky I, H. 124 (extrait) (*) – Quatuor n° 3, H. 183 (extrait) – Scherzo pour flûte et piano, H. 174 A (+)
Sergio Drabkine : Paganissimo (#) – Rhapsodie sur «Porgy and Bess» (#)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Quatuor n° 1, opus 11 (extrait, arrangement Sergio Drabkine) (#)
Karol Szymanowski : Préludes, opus 1 (extraits) (*)
Alexandre Scriabine : Sonate n° 2 «Fantaisie», opus 19 (*)
Serge Prokofiev : Toccata, opus 11 (*)
Maurice Ravel : Quatuor
Francis Poulenc : Sonate pour flûte et piano (+)
Euday L. Bowman : Twelfth Street rag (#)
Paul Desmond : Take five (#)

Benoît Fromanger (flûte), Phillip Moll (+), Vincent Larderet (*) (piano) – Quatuor Joachim: Zbigniew Kornowicz, Joanna Rezler (violon), Pascal Robault (alto), Laurent Rannou (violoncelle) – Quatuor de violoncelles Rastrelli (#): Kira Kratzoff, Misha Degtjareff, Kira Timofejeff, Sergio Drabkine


A l’occasion du cinquième anniversaire de l’agence Toccata-Europe, le Centre tchèque présentait un copieux programme offert par certains des musiciens appartenant à cette «écurie» que Sylvie Kabina-Clopet gère depuis Stuttgart. Pour pimenter le tout, les quatre artistes ou formations invités donnaient chacun une page de Martinu, le public, venu nombreux pour l’occasion, étant incité, au travers d’un jeu mené par Guy Erismann, le biographe du compositeur, et doté de disques et de livres, à deviner de quelles oeuvres il s’agissait.


Résidant également à Stuttgart, le Quatuor Rastrelli n’en est pas moins originaire, pour trois des violoncellistes qui l’ont fondé en 2002, de Saint-Pétersbourg, ayant d’ailleurs retenu le nom de l’architecte italien que Pierre le Grand avait appelé pour édifier la ville. Cet ensemble original – car si Villa-Lobos a popularisé l’octuor de violoncelles, le quatuor fait figure de rareté – se consacre par la force des choses à des transcriptions, notamment réalisées par l’un de ses membres, le Biélorusse Sergio Drabkine, et ne craint pas non plus d’aborder les rivages toujours périlleux du cross-over.


Pour sa première prestation en France, il débutait par Paganissimo, où Drabkine adapte et commente avec habileté l’inévitable Vingt-quatrième caprice du violoniste italien. Interprété avec plus d’engagement que de précision, l’arrangement de l’Andante cantabile du Premier quatuor (1871) de Tchaïkovski n’en met pas moins en valeur le leader du groupe, Kira Kratzoff. Réalisée pour ce concert, l’adaptation des Variations sur un thème de Rossini (1942) de Martinu, à l’origine pour violoncelle et piano, est véritablement réjouissante, la variation lente permettant en outre d’apprécier un beau solo de Misha Degtjareff.


Révélation 2003 de l’ADAMI, Vincent Larderet proposait ensuite un récital miniature mais fort bien conçu, débutant par cinq des neuf Préludes de l’opus 1 (1900) de Szymanowski. Quelque peu desservi par la dureté du toucher et la raideur des phrasés, ce romantisme finissant est également celui de la Deuxième sonate «Fantaisie» (1896) de Scriabine, dont le pianiste stéphanois domine parfaitement la construction. Colombine danse, première pièce du Premier cahier (1924) des Loutky (Marionnettes) de Martinu, est suivie de la redoutable Toccata (1912) de Prokofiev, techniquement maîtrisée et musicalement glaçante.


Le Quatuor Joachim, formé de chefs de pupitres issus de l’Orchestre de Picardie, a choisi un extrait du Troisième quatuor (1929) de Martinu, gourmand et hargneux, animé d’un bel élan, tout comme le Quatuor (1905) de Ravel, parfois approximatif, mais vivant et passionné, sanguin et résolument expressif.


Benoît Fromanger, accompagné par Phillip Moll, effectue ensuite dans la Sonate (1957) de Poulenc, ludique mais plus haute en couleur qu’à l’habitude, une démonstration d’une facilité quasi désinvolte, servie par une sonorité charnue et une solidité d’acier. De Martinu, plutôt qu’un mouvement de la fameuse Sonate de 1945, ils ont sélectionné le bref Scherzo (1929), extrait de son Sextuor pour instruments à vent mais ayant ensuite acquis une existence autonome: cette musique brillante et légère, avec ses rythmes «jazzy», reste dans l’esprit du Groupe des Six.


Revenant pour conclure la soirée sur une note plus légère, le Quatuor Rastrelli fait preuve d’un abattage communicatif et d’une rigueur déjantée dans le célèbre Twelfth Street rag (1914) de Euday Bowman (1887-1949), puis dans un pot-pourri (Rhapsodie) de thèmes de Porgy and Bess de Gershwin et enfin dans Take five de Paul Desmond où, à la manière des jazzmen, chacun se lève successivement pour saluer après son solo improvisé.


Le site du Quatuor Rastrelli

Le site du Quatuor Joachim

Le site de Vincent Larderet



Simon Corley

 

 

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