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Le Choix de Rita

Lausanne
Opéra
11/11/2005 -  et les 13, 18 et 20 novembre 2005

Gaetano Donizetti: Rita ou le mari battu



Sophie Graf (Rita), Jose Luis Sola (Peppe), Vincent Deliau (Gasparo), Christophe Picard (Bartolo), Tristan Moreau (un enfant), David Rosset (son garde du corps), Walter Daniel San Joaquin (l’ours)


Orchestre de Chambre de Lausanne, direction musicale: Nicolas Chalvin. Mise en scène, décors et costumes: Eric Vigié


Nouveau directeur, nouvelles initiatives. L’une des premières mesures prises par Eric Vigié à son arrivée à Lausanne aura été de recruter de jeunes chanteurs pour les fidéliser sur plusieurs productions au cours de sa première saison. Si ces artistes n’auront que des rôles secondaires dans les cinq spectacles principaux du programme 2005/2006, deux œuvres supplémentaires ont été ajoutées à l’affiche pour mieux les mettre en valeur. Rita ou le mari battu, de Donizetti, est le premier de ces ouvrages, qui permet d’ores et déjà de constater que le directeur a eu du flair dans le choix de ses protégés. Composée à Paris en 1841 sur un livret français, la partition, une rareté, n’est créée à l’Opéra-Comique qu’en 1860, douze ans après la mort du compositeur.


Le spectacle présenté à Lausanne a été monté par Eric Vigié au Teatro Real de Madrid en 2003. Le metteur en scène – qui signe aussi les décors et les costumes – a transposé avec bonheur l’action à Montecarlo, dans les années 50, et en a accentué le côté burlesque, avec une kyrielle de gags les uns plus loufoques que les autres. On rit beaucoup dans la salle, seuls quelques esprits grognons s’en plaignent. Les jeunes chanteurs s’acquittent avec brio de leur tâche, à commencer par Sophie Graf dans le rôle-titre, qui, avec ses airs de starlette cannoise, impressionne par son engagement scénique. Vincent Deliau peut déjà se targuer d’un matériau vocal impressionnant et d’une excellente technique, alors que Jose Luis Sola apparaît plus en retrait, en raison surtout d’une prononciation française très approximative. Bref, Rita a bien du mal à choisir entre ses deux maris! Sous la baguette enjouée de Nicolas Chalvin, l’Orchestre de Chambre de Lausanne semble très en verve.


Réussite sur toute la ligne donc, avec néanmoins un bémol: cette œuvre courte (1 heure) a aussi été choisie par la nouvelle direction pour tenter de rajeunir le public. L’auteur de cet article a vu le spectacle avec sa fille de 12 ans, qui a eu une réaction de stupeur en découvrant le nombre de têtes grisonnantes dans la salle. Manifestement, il n’est pas facile d’attirer les jeunes à l’opéra.





Claudio Poloni

 

 

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