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Le retour de Boulez à Radio France

Paris
Théâtre du Châtelet
11/09/2005 -  
Maurice Ravel : Ma Mère l’Oye (suite)
Claude Debussy : Nocturnes
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu

Chœur de Radio France, Bruno Casoni (chef de chœur invité)
Orchestre philharmonique de Radio France, Pierre Boulez (direction)


Avant de présenter à trois reprises un copieux programme Bartók/Ravel avec l’Orchestre de Paris en juin prochain, Pierre Boulez dirige trois orchestres différents ce mois-ci dans la capitale: entre une brève apparition au Palais Garnier à l’occasion du gala consacré au Théâtre Mariinski (voir ici) et une très prometteuse confrontation Varèse/Jolivet/Messiaen avec les étudiants du conservatoire à la Cité de la musique, il apportait sa contribution à une soirée organisée au Châtelet en faveur de la Médiathèque musicale Mahler. Comme celle-ci, si elle comprend bien entendu le fonds Henry-Louis de La Grange, ne s’en attache pas moins à réunir depuis près de vingt ans des documents et archives allant du Moyen-Age à nos jours, il n’était nullement choquant que les œuvres à l’affiche, emblématiques du chef français tant par leur appartenance à un répertoire qu’il n’a cessé de défendre que par leur cohérence esthétique, ne s’inscrivent pas dans cette modernité viennoise non moins chère à son cœur.


Dès Ma Mère l’Oye (1910/1911) de Ravel, la réussite est éclatante: clarté de la polyphonie, subtilité des textures et magie des sonorités sont bien sûr au rendez-vous, mais au-delà de ces caractéristiques de son style de direction, Boulez, sans s’alanguir outre mesure dans Les Entretiens de la Belle et de la Bête et Le Jardin féerique, obtient une limpidité et une fragilité d’où naît la poésie de cette suite à la délicatesse quasi mozartienne. Au sein d’un Philhar’ d’une discipline exemplaire, obéissant au doigt et à l’œil, les remarquables soli de Svetlin Roussev se détachent tout particulièrement.


C’est une vision très sombre des deux premiers Nocturnes (1899) de Debussy qui est ensuite proposée: Nuages glacés et inexpressifs, Fêtes d’allure modérée, mais puissantes et nerveuses. Le contraste n’en est que plus grand avec le dernier volet du triptyque, Sirènes qui, s’il annonce La Mer que Boulez vient de donner à l’Opéra, ne se refuse pas une opulence sonore et une lascivité qui se rattachent encore au Prélude à l’Après-midi d’un faune.


En seconde partie, L’Oiseau de feu (1910) de Stravinsky, précis, dégraissé et scintillant, n’en est pas moins frémissant, narratif et dramatique, sans verser pour autant dans le décoratif. Une fois de plus, s’il sait en outre faire preuve d’une souplesse rêveuse et même presque vénéneuse (Berceuse), Boulez fait entendre un maximum de détails sans perdre de vue la cohésion d’ensemble, ce qui se révèle idéal pour une partition à l’orchestration aussi riche et au propos aussi versatile.


Avec ce concert, Boulez, qui reçoit une longue ovation de la part des musiciens, effectue ainsi un retour triomphal avec les formations de Radio France, qui n’avaient pas travaillé avec lui depuis le début des années 1990.


Le site de la Médiathèque musicale Mahler



Simon Corley

 

 

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