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Sabbat liégeois

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/08/2005 -  
César Franck : Le Chasseur maudit
Maurice Ravel : Concerto pour piano en sol
Hector Berlioz : Symphonie fantastique, opus 14

Claire-Marie Le Guay (piano)
Orchestre philharmonique de Liège et de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, Louis Langrée (direction)


Sous l’œil de son futur directeur musical, Pascal Rophé, le retour de l’Orchestre philharmonique de Liège à Paris (voir ici) fournissait en outre l’occasion d’entendre celui qui exerce cette responsabilité jusqu’à la fin de la présente saison, Louis Langrée, l’un de nos (trop) nombreux chefs partis chercher à l’étranger une reconnaissance tardant à venir dans leur propre pays.


Intégralement «français», le programme fleurait bon l’Orchestre national des années 1950, notamment Le Chasseur maudit (1882) de Franck. La présence du plus français des compositeurs liégeois, César Franck, s’imposait tout naturellement, même s’il est difficile de comprendre pourquoi ses poèmes symphoniques (le stupéfiant Ce qu’on entend sur la montagne, Les Eolides, Les Djinns, Psyché) ont progressivement disparu de l’affiche, comme ceux de Liszt ou de Saint-Saëns, il est vrai. Car cette musique convainc sans peine lorsqu’elle est défendue de façon aussi efficace, les déferlements d’énergie s’effaçant pour laisser s’exprimer des moments quasi brucknériens, et ce en dépit de la nouvelle acoustique du Théâtre des Champs-Elysées, qui avantage décidément les cuivres et la percussion.


Le chef et l’orchestre viennent d’enregistrer avec Claire-Marie Le Guay (chez Accord) le Concerto en sol (1931) de Ravel. De fait, l’entente avec le soliste est remarquable, tant du point de vue de l’équilibre sonore, offrant un rare luxe de détails dans la partie de piano et dans l’accompagnement, que de l’approche, cultivant de façon assez inhabituelle les excès et les contrastes. En témoigne notamment le rubato envahissant dont use la pianiste dans l’Adagio assai, tandis que la formation liégeoise démontre trop souvent que la partition demeure encore un défi pour les musiciens. En bis, Claire-Marie Le Guay offre l’Allegretto final de la Seizième sonate (1789) de Mozart.


Avec ses phrasés surchargés d’intentions, ses effets accentués et ses violons à la cohésion incertaine, le début de la Symphonie fantastique (1830) de Berlioz – encore un autre sabbat infernal après celui décrit par Franck – inquiète. Mais le cap ne tarde pas a être redressé: attaques tranchantes, transparence de tous les instants, respect du texte (y compris les reprises dans les premier et quatrième mouvements ainsi que la présence de quatre harpes dans Un Bal) n’aseptisent nullement le propos, à l’image d’une Marche au supplice lente mais aux sonorités volontairement enlaidies.


Le site de l’Orchestre philharmonique de Liège



Simon Corley

 

 

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