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Musiques (d’Ile) de France

Paris
Studio Bastille
11/07/2005 -  
Albert Roussel : Trio n° 2 pour flûte, alto et violoncelle, opus 40 (#)
Maurice Ravel : Sonatine (arrangement Carlos Salzedo) (+) – Trois poèmes de Mallarmé (*)
Claude Debussy : Prélude à l’Après-midi d’un faune (arrangement Hanns Eisler) (^)
Gabriel Fauré : Elégie, opus 24 (~)

Marc Mauillon (*) (baryton), Nathalie Rozat (# *), Hélène Giraud (+ ^ *) (flûte), Marianne Legendre (^) (hautbois), Myriam Carrier (^), Jean-Claude Falietti (*), Laurent Boulanger (*) (clarinette), Flore Nicquevert (^), Bernadette Jarry-Guillamot (^), Julie Oddou (*), Virginie Dupont (*) (violon), François Riou (#), Renaud Stahl (+), Muriel Jollis-Dimitriu (^), David Vainsot (*) (alto), Frédéric Dupuis (# * ~), Jean-Marie Gabard (^) (violoncelle), Pierre Maindive (^) (contrebasse), Florence Dumont (+) (harpe), Laurence Fromentin (^ * ~) (piano), Rémi Cardinal (^) (harmonium), Jacques Deshaulle (^) (percussion)


Parallèlement à ses activités symphoniques, l’Orchestre national d’Ile-de-France continue de proposer régulièrement une heure de musique de chambre le lundi en début de soirée: accueillis à l’Eglise des Billettes puis à l’Auditorium Saint-Germain les années précédentes, les quatre concerts de cette saison se dérouleront dans un cadre plus satisfaisant, celui du Studio Bastille. Honoré par une belle affluence, le premier d’entre eux – emblématique de ces programmes particulièrement soignés, souvent originaux, tirant le meilleur parti de la possibilité de constituer avec les différents pupitres de l’orchestre des formations de chambre rarement réunies – était conçu autour des Trois poèmes de Stéphane Mallarmé de Ravel, réunissant au total pas moins de vingt et un exécutants.


Précédant de peu Bacchus et Ariane ainsi que la Troisième symphonie, le Deuxième trio (1929) pour flûte, alto et violoncelle se rattache au néoclassicisme franc et robuste qui caractérise l’apogée créateur de Roussel, même s’il est ici adouci par la flûte. Si Nathalie Rozat se taille évidemment la part du lion, le violoncelle lyrique et puissant de Frédéric Dupuis parvient également à se mettre en valeur.


Lors de sa création, la partie de flûte était tenue par Georges Barrère, qui avait par ailleurs formé le «Trio de Lutèce» avec le violoncelliste Paul Kéfer ainsi que le harpiste et compositeur Carlos Salzedo (1885-1961). C’est ce dernier qui a arrangé pour cet ensemble inhabituel la Sonatine (1905) de Ravel, réalisant en outre des versions alternatives où le violoncelle est remplacé par un basson ou un alto. L’œuvre acquiert ainsi une opulence et une rondeur que ne possède pas l’original, d’autant qu’elle est servie ici notamment par l’alto radieux de Renaud Stahl, aux côtés de la flûte d’Hélène Giraud et de la harpe de Florence Dumont.


S’il est un compositeur qui a attaché son nom à cette association flûte/alto/harpe, c’est bien Debussy, mais il était ici représenté à son tour par un arrangement, celui que Hanns Eisler effectua du Prélude à l’Après-midi d’un faune (1892) pour la «Verein für musikalische Privataufführungen» créée fin 1918 par Schönberg (et qui est d’ailleurs parfois aussi attribué à Benno Sachs, un élève du père du dodécaphonisme). L’absence de chef ne nuit certes pas à la mise en place de ce Faune, dégraissé du point de vue tant de l’effectif (onze musiciens) que du tempo, mais se fait en revanche davantage sentir par une certaine indécision de l’interprétation.


Ravel, exactement au même moment que Debussy, a mis en musique Trois poèmes de Stéphane Mallarmé (1913), l’auteur de L’Après-midi d’un faune. Si la coïncidence n’est pas seulement chronologique, puisque leur choix s’est porté sur deux mêmes poèmes (Soupir, Placet futile), Ravel s’est néanmoins distingué en retenant par ailleurs Surgi de la croupe et du bond et, surtout, sans doute sous l’influence des Trois poésies de la lyrique japonaise de Stravinsky, en renonçant, pour l’accompagnement, au traditionnel clavier, et ce au profit d’un ensemble instrumental inouï (deux flûtes, deux clarinettes, quatuor à cordes, piano). Voix légère et timbre clair, le baryton Marc Mauillon peine à maintenir une parfaite homogénéité sur une tessiture il est vrai très étendue, en particulier dans l’aigu.


En guise de conclusion, la célèbre Elégie (1880) de Fauré – qui, sauf erreur, n’a jamais mis en musique Mallarmé – a peu à voir avec ce qui précède, mais elle permet de retrouver l’excellent Frédéric Dupuis, qui conjugue avec bonheur noblesse et passion.



Simon Corley

 

 

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