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Ecoles de Vienne

Paris
Cité de la musique
11/05/2005 -  
Franz Schubert : Quatuor n° 12 «Quartettsatz», D. 703
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor avec hautbois, K. 368b [370]
Elliott Carter : Quatuor avec hautbois
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 16, opus 135

Heinz Holliger (hautbois), Quatuor Juilliard: Joel Smirnoff, Ronald Copes (violon), Samuel Rhodes (alto), Joel Krosnick (violoncelle)


Le succès public que rencontre la deuxième biennale «Quatuors à cordes» à la Cité de la musique s’est confirmé avec la venue du Quatuor Juilliard, porteur de près de soixante ans d’histoire, dans un programme viennois, de Mozart à Beethoven en passant par Schubert mais aussi Carter, imprégné – comme la formation américaine, dont le nom a été associé dès 1949 à une légendaire intégrale de Schönberg au disque – de la musique de la seconde Ecole de Vienne.


Même s’il révèle d’emblée un style de jeu que l’on n’entend pas souvent de nos jours, sans doute hérité de ce passé prestigieux, le Douzième quatuor «Quartettsatz» (1820) de Schubert déçoit cependant par un discours distendu, presque apprêté ou maniéré, et par un premier violon irrégulier.


Profitant de ce que cette biennale est ouverte à des combinaisons autres que le quatuor stricto sensu, le Quatuor Juilliard avait invité Heinz Holliger pour donner deux œuvres ne partageant guère plus qu’un effectif identique, celui d’un quatuor au sein duquel le hautbois remplacerait le premier violon.


Dans le Quatuor avec hautbois (1781) de Mozart, les musiciens privilégient l’esprit parfois au détriment de la précision: observant toutes les reprises de l’Allegro initial, Holliger insère ainsi durant la seconde reprise, juste avant la réexposition, une brève cadence improvisée, qui désarçonne autant que ravit ses partenaires.


Carter a laissé, à ce jour, cinq quatuors à cordes, mais c’est également son Quatuor avec hautbois (2001), composé à l’âge de quatre-vingt-treize ans, qui avait été choisi pour l’occasion. Le second violon Ronald Copes succède au premier violon Joel Smirnoff, tandis que Holliger, dédicataire de la partition, s’y meut avec une aisance stupéfiante, éclairant d’une infinité de nuances et de couleurs les dix brèves sections (dix-huit minutes) qui la constituent, tour à tour ludiques et lyriques, voire espiègles et théâtrales, et dont l’écriture met successivement en vedette les instruments deux à deux.


Les Juilliard concluent avec un Seizième quatuor (1826) de Beethoven au charme et à la respiration idéaux, magnifique illustration d’une tradition interprétative intacte, ne semblant jamais toucher terre et culminant dans un Lento assaià la fois tendre et pudique. Ils offrent en bis un extrait de L’Art de la fugue (1749) de Bach, avant-goût prometteur de leur concert du lendemain.



Simon Corley

 

 

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