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Invités luxembourgeois

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
10/25/2005 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 5, K. 22 – Concerto pour piano n° 9 «Jeunehomme», K. 271 – Symphonie n° 39, K. 543

Nelson Freire (piano)
Solistes européens, Luxembourg, Jack Martin Händler (direction)


L’Ensemble orchestral de Paris (EOP) a invité, «dans le cadre des échanges artistiques avec les grands orchestres européens», les «Solistes européens, Luxembourg» sous la direction de leur chef fondateur, le Slovaque Jack Martin Händler. Déjà venue dans ce cadre en janvier 2002, cette formation à la moyenne d’âge élevée et très majoritairement masculine, bien qu’une femme, Gabriela Ijac, en soit le premier violon solo, réunit des musiciens issus de différents pays: si la France y est représentée par deux noms liés à l’Orchestre de Paris (l’alto solo Jean Dupouy et l’un des premiers violons, Jean-Louis Ollu), l’essentiel est toutefois issu de Hongrie et de République tchèque. Bref, impossible de se fier, à notre époque, pour un club de football comme pour un ensemble de musiciens, à une dénomination d’origine qui ne traduit plus qu’un ancrage géographique – mais qu’importe, bien évidemment, puisque les frontières n’ont jamais empêché les artistes de se comprendre.


Présentant, par ordre chronologique, trois œuvres espacées entre elles d’une dizaine d’années, le programme, entièrement consacré à Mozart, débutait avec sa brève Cinquième symphonie (1765). Händler tire le maximum de l’écriture certes encore assez sage d’un compositeur de neuf ans, mais pas si anodine que cela, avec un Andante au relatif mineur.


Comprenant également un Andantino central en mineur, mais d’une portée autrement révolutionnaire dans sa forme et dans sa conception du genre, le Neuvième concerto «Jeunehomme» (1777) était confié à Nelson Freire, qui avait attiré un très nombreux public au Théâtre des Champs-Elysées. Permettant d’entendre la plupart des grands concertos pour piano de Mozart, la saison de l’EOP avait débuté, voici quelques semaines, sur un coup d’éclat: la prestation miraculeuse d’Aldo Ciccolini dans le Vingt-troisième (voir ici).


Force est de constater que le pianiste brésilien, sans réellement démériter, aura eu de la peine à effacer un tel souvenir: carré et nerveux, voire dur, dès sa brève entrée en matière, il trouve un toucher plus souple dans un Andantino dépourvu de débordements expressifs, avant de conclure avec élan et simplicité dans le Rondeau final. En bis, il offre un arrangement de la Danse des esprits bienheureux extraite d’Orphée et Eurydice (1762) de Gluck, éthérée et sensible comme il se doit.


Toujours en mi bémol – mais entre-temps, cette tonalité a pris une toute autre signification pour Mozart – la Trente-neuvième symphonie (1788) manque ici cruellement d’enjeu, plombée par des bois peu flatteurs, une sonorité terne et une direction dépourvue de souffle, oscillant entre routine et initiatives malheureuses: étranges fluctuations de tempo du premier mouvement, Andante con moto transformé en sérénade galante, Menuet poussif, évoquant la légèreté du Menuet militaire de P. D. Q. Bach malgré un effectif restreint (trente-trois cordes), et Allegro final à la réalisation brouillonne.


Empruntant aux phalanges d’instruments «anciens» leurs procédés les plus extérieurs (attaques à la serpe, accents bien marqués), l’Allegro molto final de la Deuxième symphonie (1802) de Beethoven, donné en bis, met fin à la soirée sur une note roborative.


Le site des Solistes européens, Luxembourg



Simon Corley

 

 

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