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Piano récalcitrant

Paris
Institut néerlandais
10/18/2005 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Album pour les enfants, opus 39 (extraits)
Alexandre Scriabine: Préludes, opus 11 n° 4, 9, 10 et 14 et opus 16 n° 4 – Etudes, opus 2 n° 1 et opus 8 n° 2 – Sonates n° 2 «Fantaisie», opus 19, et n° 9, opus 68
Serge Prokofiev: Sonate n° 3, opus 28
Serge Rachmaninov: Etude-tableau, opus 33 n° 8 – Préludes, opus 32 n° 10 et 12

Biljana Urban (piano)


A l’instar de ses homologues parisiens, l’Institut culturel néerlandais exerce entre autres une activité d’organisateur de concerts qui, en raison des travaux en cours dans le bâtiment principal, se déroulent dans le cadre superbe de l’Hôtel Turgot, siège de la Fondation Custodia, créée par Frits Lugt (1884-1970) pour gérer sa collection riche de 90 000 dessins, gravures, livres anciens, peintures et lettres d’artistes. A l’occasion de l’exposition «Mélange russe», qui présente jusqu’au 23 octobre certaines des pièces de cette collection, la pianiste Biljana Urban a été invitée à donner un récital de musique russe, au programme passablement sombre.


Elle a d’abord sélectionné sept des vingt-quatre miniatures de l’Album pour les enfants (1878) de Tchaïkovski, schumannien dans son projet comme dans son inspiration, renouvelant par des harmonies recherchées l’exercice trop souvent convenu des recueils destinés aux débutants: Dans l’église, qui conclut le cycle, semble ainsi avoir entendu Il vecchio castello des Tableaux d’une exposition. Ne prenant pas la partition à la légère, comme si elle adoptait le point de vue l’adulte plutôt que celui de l’apprenti pianiste, elle se heurte hélas non seulement à un public fort peu concentré mais surtout à un Steinway aux timbres sourds et mats, à la sonorité floue, et dont la mécanique révèle rapidement ses limites.


Suivaient, pour faire bonne mesure, sept pièces brèves de Scriabine: quatre des vingt-quatre Préludes de l’opus 11 (1896), un des cinq Préludes de l’opus 16 (1895), une Etude, première des Trois pièces de l’opus 2 (1889), et une des douze Etudes de l’opus 8 (1894). Confuse, approximative et hésitante, la réalisation s’améliore quelque peu dans la Deuxième sonate (Fantaisie) (1897), même si la différenciation des plans sonores demeure problématique.


En seconde partie, la Troisième sonate (1917) de Prokofiev peine à trouver sa cohérence, mais la Huitième des neuf Etudes-tableaux de l’opus 33 (1911) et deux des treize Préludes de l’opus 32 (1910) convainquent enfin par un jeu plus habité. La Neuvième sonate (1913) de Scriabine est en revanche totalement défigurée par un instrument inapte à en restituer la complexité d’écriture.


Le site de l’Institut néerlandais



Simon Corley

 

 

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