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Opéra (de musique) de chambre

Paris
Palais Garnier
10/09/2005 -  
Richard Strauss : Sextuor de «Capriccio» (#)
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette à deux altos, K. 515
Erich Wolfgang Korngold : Sextuor à cordes, opus 10 (#)

Karin Ato, Yue Zhang (violon), Laurent Verney, Jonathan Nazé (alto), Jean-Marie Ferry, Nathalie Gaudemer (#) (violoncelle)


La plupart des orchestres parisiens s’attachent à mieux mettre en valeur leurs musiciens au travers de concerts de musique de chambre: ceux de l’Opéra national de Paris ont ainsi le privilège de se produire le dimanche soir dans le cadre et l’acoustique exceptionnels du Palais Garnier, où six programmes seront donnés d’ici le 2 juillet prochain. Ceux-ci sont le plus souvent corrélés avec la saison d’opéra, à l’image du premier d’entre eux, consistant, en parallèle aux représentations de Cosi fan tutte, en un bel assemblage d’œuvres pour cordes.


Ouverture peu ordinaire pour un opéra, a fortiori de la part d’un compositeur qui n’a sacrifié à la musique de chambre que dans sa prime jeunesse, le sextuor initial de Capriccio (1941) de Strauss – qui résonnait encore ici à l’été 2004 avec la superbe mise en scène de Robert Carsen (voir ici) – est ici restitué avec prudence, dans un esprit plus classique que romantique, ne versant pas dans des excès moelleux ou sirupeux.


L’action, située aux alentours de 1775, renvoie naturellement à l’époque de Mozart, dont le Quintette à deux altos en ut (1787) constituait le centre de cette soirée. Limpide, apollinienne, très chambriste, emmenée par un premier violon d’une belle finesse et un premier alto plus extraverti (mais aussi moins juste), l’interprétation trouve ses limites dans une retenue parfois excessive, confinant au manque d’élan.


Rapprochement de deux prodiges, en conclusion, grâce au Sextuor (1917) de Korngold: le jeune Viennois, alors seulement âgé de vingt ans, avait en effet déjà à son actif un beau catalogue de musique de chambre (Trio avec piano, Sonate pour violon et piano) mais aussi orchestrale (une vaste Sinfonietta) et, surtout, lyrique (L’Anneau de Polycrate, Violanta). Avec ce Sextuor, ce n’est pas seulement l’effectif instrumental qui évoque Brahms ou le Schönberg de La Nuit transfigurée, ainsi que le souligne Hélène Pierrakos dans sa présentation, mais aussi un style postromantique, rappelant également Zemlinsky ou Dohnanyi, sans parler des échos du Chevalier à la rose dans un Intermezzo au propos et au titre certes brahmsiens, comme revus par Strauss. Avec un sens du théâtre et du chant qui ne surprend pas chez un compositeur qui s’est épanoui à la scène puis au cinéma, Korngold passe, au fil des quatre mouvements, de l’exubérance à la nostalgie, de la distance à la vitalité: tout aussi familiers de cet univers opératique, les musiciens donnent de cette partition la lecture contrastée qu’elle exige.



Simon Corley

 

 

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