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Début de mandat réussi

Lausanne
Opéra
09/25/2005 -  et les 28*, 30 septembre, 2 et 5 octobre 2005

Giuseppe Verdi: Rigoletto


Giuseppe Filianoti*/Robert Nagy (il Duca di Mantova), Carlos Almaguer (Rigoletto), Nicoleta Ardelean (Gilda), Jean Teitgen (Sparafucile), Isabelle Henriquez (Giovanna/Maddalena), Ruben Amoretti (il conte di Monterone), Vincent Deliau (Marullo), Francesco Biamonte (il conte di Ceprano), Pauline Sabatier (la contessa), Nathalie Constantin (il paggio), Juan Etchepareborda (l’huissier)


Choeurs de l’Opéra de Lausanne (préparation: Véronique Carrot), Orchestre de Chambre de Lausanne, Paolo Arrivabeni (direction musicale), Arnaud Bernard (mise en scène)



Baptême du feu réussi pour le nouveau directeur de l’Opéra de Lausanne: le Rigoletto programmé en ouverture de saison récolte tous les suffrages, ou presque, ce qui est de bon augure pour la suite de son mandat. Avant même son entrée en fonction, Eric Vigié avait déclaré qu’il entendait privilégier les voix, et il est vrai que son premier spectacle est avant tout un régal pour les oreilles. Non pas que la mise en scène d'Arnaud Bernard soit ratée, mais elle est surtout fonctionnelle et efficace, à défaut d’originale et inspirée. Rien d’étonnant quand on sait que la production doit pouvoir être montée dans cinq théâtres différents. Une immense bibliothèque en demi-cercle sert de décor unique (Alessandro Camera), avec un habile dispositif pivotant au centre du plateau pour figurer la maison du bouffon ou une péniche servant de maison à Sparafucile et sa soeur. Quelques trouvailles éclairent cà et là de nouveaux aspects des personnages. Ainsi, le lever de rideau fait apparaître un duc plus cynique et calculateur qu’à l’accoutumée, en train de mesurer la bosse de Rigoletto sagement assis sur une table, sur laquelle le séducteur jettera violemment plusieurs de ses victimes. Pour le reste, une production de facture traditionnelle, en costumes d’époque, sans véritables surprises, qui permet en fin de compte de se concentrer sur les prouesses vocales de la distribution.


Le trio principal est dominé par le duc de Giuseppe Filianoti. Malgré un aspect un peu emprunté sur scène, le ténor italien ne fait pas mentir sa flatteuse réputation, en affichant des aigus solaires et insolents, une maîtrise parfaite de la ligne de chant et un sens marqué des nuances. Bien que possédant des atouts indéniables, tant scéniques que vocaux, pour camper un Rigoletto subtil et bouleversant, Carlos Almaguer a trop souvent tendance à se complaire dans une surenchère de décibels, au détriment aussi de la justesse dans l’intonation. Dommage alors que la technique vocale semble quelque peu fruste et le personnage peu nuancé. La voix de Nicoleta Ardelean se révèle un peu trop grande et ample pour traduire la naïveté et la simplicité de Gilda, mais la soprano, pour sa prise de rôle, convainc néanmoins par sa sensibilité et la générosité de son chant. A noter par aillleurs la très bonne tenue des seconds rôles – dont le Monterone fort expressif de Ruben Amoretti – confiés à de jeunes chanteurs de la région, qu’Eric Vigié entend à juste titre encourager. Dans la fosse, Paolo Arrivabeni dirige l’Orchestre de Chambre de Lausanne avec élégance et énergie tout à la fois, les musiciens suivant avec bonheur les intentions du chef. Les fortissimi et les tempi rapides prédominent. Tant pis pour les nuances, mais cette lecture festive plaît manifestement au public, qui applaudit tous les protagonistes avec enthousiasme à la fin du spectacle.




Claudio Poloni

 

 

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