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Concert promenade

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/12/2005 -  et 8, 9, 10 (Dresde) et 16 (Linz) septembre 2005
Joseph Haydn : Symphonie n° 44 «Funèbre»
Anton Bruckner : Symphonie n° 4 «Romantique», G.A. 95

Sächsische Staatskapelle Dresden, Myung-Whun Chung (direction)


La précédente visite à Paris de la Staatskapelle de Dresde remontait à novembre 2003 sous la baguette de Haitink, qui était alors son «chef principal» (voir ici). En attendant l’arrivée de Fabio Luisi dans la capitale saxonne au poste de Generalmusikdirektor (août 2007), cette formation légendaire, dont l’institution remonte à 1548, travaille avec des chefs prestigieux, dont Myung-Whun Chung, qui y est régulièrement invité depuis 2001 (voir par exemple ici) et qui l’emmène pour une tournée européenne, avant de reprendre les rênes de l’Orchestre philharmonique de Radio France (dès le 23 septembre au Théâtre des Champs-Elysées).


Avec Haydn et Bruckner, ce n’est ni la facilité ni le brillant qui caractérisent si souvent les prestations des ensembles se produisant hors de leurs bases. On se situe même assez loin aussi bien de la légendaire spécialité straussienne de l’orchestre que des compositeurs de prédilection du chef, même si celui-ci, du temps de son séjour à Bastille, avait déjà donné cette Quarante-quatrième symphonie «Funèbre» (1772) de Haydn. Malgré un effectif très allégé (vingt-sept cordes), l’emphase romantique conserve ses droits, tant dans l’articulation que dans certains tempi: la lenteur du Menuet tend ainsi davantage à la déploration qu’à la grâce. Mais Chung sait oser d’étonnants contrastes de couleurs dans l’Allegro con brio initial et, sans précipitation, animer le Presto final avec âpreté et véhémence.


La seconde partie confirme que celle qui fut autrefois la phalange de Kempe et Sanderling conserve de beaux restes, à commencer par des cordes précises et homogènes, mais aussi une superbe rangée de cuivres (trompettes, trombones et tuba), tandis que la verdeur des bois surprend et que l’inégalité des cors déçoit quelque peu. Quant à Chung, pas toujours convaincant dans l’intégrale Mahler qu’il a interprétée la saison passée, entretient-il des affinités avec Bruckner? S’agissant d’un artiste qui n’a jamais caché un certain mysticisme et qui excelle dans Messiaen, il est tentant, a priori, de répondre positivement, même si, depuis qu’il est revenu à Paris, il n’a abordé le compositeur qu’en 2002, dans la Quatrième (voir ici) puis la Septième.


A la lumière de cette Quatrième symphonie «Romantique» (1874/1880), le doute est toutefois permis. Ainsi que le rappelle fort opportunément Dominique Druhen dans les notes de programme, et même si ce n’est évidemment pas l’unique grille de lecture d’une oeuvre aussi riche, «seules les dernières mesures viennent justifier de la nécessité du parcours». Or, quoique cette péroraison ait été superbement réalisée, on n’aura pas eu le sentiment que tout que ce qui a précédé devait, précisément, y conduire et que cet enjeu ait été au centre des préoccupations de Chung. Dirigeant toujours par coeur, il opte en effet pour une vision rhapsodique et dramatique, celle d’un poème symphonique, d’une promenade traversant de plaisants paysages musicaux, qui tourne ici ou là au clinquant ou au sentimental, s’autorisant en outre d’importantes fluctuations de tempo. Globalement retenue (soixante-neuf minutes), l’allure est parfois même excessivement traînante: car quelle que soit l’habileté des phrasés, l’Andante (marqué quasi allegretto) manque décidément d’allant. Cela étant, la mise en place n’en demeure pas moins magnifique, servie par la sonorité à la fois éclatante (un pupitre de trompettes renforcé d’un quatrième élément) et transparente d’un l’orchestre jamais lourd ni pesant.


Visiblement très apprécié des musiciens et triomphalement accueilli, comme de coutume, par le public parisien, Chung, pas plus que Haitink il y a deux ans, n’offrira pas de bis. Mais on pourra le retrouver à nouveau dans Bruckner le 12 mai prochain au Théâtre des Champs-Elysées, avec la Sixième, cette fois-ci à la tête de «son» Philhar’.


Le site de la Staatskapelle de Dresde



Simon Corley

 

 

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