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Honnête millésime

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/11/2005 -  
Antonin Dvorak : Concerto pour violoncelle n° 2, opus 104, B. 191
Nikolaï Rimsky-Korsakov : Shéhérazade, opus 35

Gautier Gapuçon (violoncelle)
Orchestre français des jeunes, Jean-Claude Casadesus (direction)


C’est à l’Orchestre français des jeunes, en point d’orgue d’une session estivale qui l’avait préalablement conduit à Saint-Jean-de-Luz, Mérignac, Dijon et Mortagne-au-Perche, qu’il revenait d’inaugurer les aménagements dont le Théâtre des Champs-Elysées a fait l’objet durant l’été. Désormais habillée de bois, aussi bien son plancher que sa conque de scène (et pour se contenter de l’aspect visible de ces travaux), la salle de l’avenue Montaigne, avec un son à la fois plus lointain et plus homogène, satisfera désormais ceux qui lui reprochaient sa sécheresse; quant aux autres, et même si l’on est encore loin d’une réverbération excessive, ils regretteront une acoustique mate et impitoyablement analytique, reconnaissable entre toutes, intimement associée à ce lieu chargé d’histoire. Par ailleurs, la climatisation a manifestement été revue, au point que l’air circule au-dessus du parterre de façon clairement perceptible.


Succédant à Jérôme Kaltenbach, Emmanuel Krivine, Sylvain Cambreling, Marek Janowski et Jesus Lopez Cobos, c’est Jean-Claude Casadesus qui préside cette année aux deux sessions que tient l’OFJ. 2005 constitue un honnête millésime, comme si, l’âge aidant (la formation a été fondée en 1982), un professionnalisme pondéré avait pris le pas sur l’enthousiasme juvénile: d’ailleurs, à l’image de leurs aînés, certains musiciens conversent discrètement pendant que leurs petits camarades jouent... Deux évolutions frappent toutefois: la consécration d’une forte présence féminine, même dans des pupitres jusque là quasi exclusivement masculins – la parité règne ainsi parmi les contrebasses et les trombones – et l’excellente initiative consistant à saluer, cordes comprises, face au public.


Pour la première partie de cet unique concert parisien, qui a rencontré un incontestable succès public, l’OFJ accueillait Gautier Capuçon qui, à vingt-quatre ans, pourrait être l’un des siens. Dans le Second concerto de Dvorak (1895), le violoncelliste français, soutenu par un accompagnement d’une belle cohésion, aux tutti grandioses, voire appuyés, déploie une vision irréprochable, plus équilibrée qu’innovante, à la fois lyrique et virtuose, obérée ici ou là par quelques soucis de justesse. Il offre ensuite l’un de ses bis de prédilection, une brève Marche de Prokofiev, adaptée de la dixième des douze pièces de son recueil pianistique Musique pour les enfants (1935).


Shéhérazade (1888) de Rimsky-Korsakov appartient à ces partitions qui permettent de prendre le pouls d’un orchestre et qui, à ce titre, figurent souvent au programme des tournées. Sous cet angle, les soli sont généralement satisfaisants, à commencer par le konzertmeister, Guillaume Molko. Abordant cette œuvre deux ans après sa prestation avec l’Orchestre de Paris (voir ici), Casadesus, s’il bénéficie d’un effectif plus fourni (augmenté d’une trompette et d’un trombone), n’a pas fondamentalement changé d’optique: très tenue, tant du point de vue de la mise en place que de l’expression, son interprétation évite les pièges de l’excès, dosant soigneusement les progressions tout en sachant ménager ses effets.


L’orchestre conclut sa session d’été avec, en bis, deux extraits – Troisième entracte (Aragonaise) et Prélude – de Carmen (1875) de Bizet, mais on pourra le retrouver du 21 au 23 décembre pour sa session d’hiver à Dijon, Metz puis Paris.


Le site de l’Orchestre français des jeunes



Simon Corley

 

 

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