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Autour de Debussy

Paris
Jardin des serres d’Auteuil (Pavillon des azalées)
09/02/2005 -  
Claude Debussy : Images (Premier et Second livres) – L’Isle joyeuse
Alexandre Scriabine : Sonate n° 9, opus 68
Pierre Boulez : Notations

Vanessa Wagner (piano)


Après un «Printemps des serres d’Auteuil» qui, durant la seconde quinzaine de juin, avait inauguré, en début d’été, le repli de l’activité musicale parisienne vers les parcs et jardins, l’association Ars mobilis propose du 26 août au 11 septembre – toujours sous la direction artistique d’Anne-Marie Réby et toujours dans le cadre attachant de ces serres centenaires – les «Nouveaux solistes aux serres d’Auteuil»: trois week-ends comprenant trois récitals ou concerts de musique de chambre chacun (du vendredi au dimanche à 19 heures), d’une durée d’une heure sans entracte, et rendant hommage à deux natifs de 1925, Berio et Boulez. De jeunes artistes à la renommée grandissante (Andrea Bacchetti, Maurizio Baglini, Noémi Boutin, Kathia Buniatishvili, Romain Descharmes, Pierre Fouchenneret, Sébastien van Kuijk, Anthony Leroy, Sandra Moubarak, Florent Pujuila, Elena Rozanova et le Quatuor Satie) alternent ainsi avec de prestigieux «anciens» (François-Frédéric Guy, Raphaël Oleg et Vanessa Wagner).


Bref, une manifestation de qualité, ouverte à un large public (8 euros la place) et présentée à un moment où la saison n’a pas encore repris, mais hélas menacée par le retrait de son principal mécène et qu’il serait donc dommage de voir disparaître, alors qu’elle attire, depuis 2000, de nombreux auditeurs, à l’image de ce récital de Vanessa Wagner. Le lieu, via le troisième des Wesendonck-Lieder (Im Treibhaus, Dans la serre), évoque curieusement le compositeur homonyme de la pianiste française. Mais, aux antipodes de cette «étude pour Tristan» et des sortilèges du magicien de Bayreuth, le programme était construit autour de Debussy, auquel elle a consacré un disque à paraître prochainement chez Ambroisie, et concentré sur une très courte période de son activité créatrice: les deux livres d’Images (1905 et 1908) ainsi que L’Isle joyeuse (1904) et, en bis, La Soirée dans Grenade, deuxième pièce des Estampes (1903).


Exacte sans sécheresse, objective sans neutralité, plus abstraite que décorative ou descriptive, Vanessa Wagner, d’une économie de moyens qui ne nuit en rien à la sensibilité (Et la lune descend sur le temple qui fut), rend justice à la fluidité du discours sans en gommer pour autant les aspérités: rien d’étonnant lorsque l’on passe en revue les noms de ses maîtres successifs, Merlet, Heisser et Fleisher.


Intercalés entre ces pièces toutes créées en leur temps par Ricardo Vines, Scriabine aussi bien que Boulez entretiennent un dialogue fructueux avec Debussy. Quasi contemporaine, ce que confirme ensuite l’écoute de Cloches à travers les feuilles (du Second livre des Images), la Neuvième sonate (1913) bénéficie d’une vision inquiétante et hallucinée, virulente et implacable. Dédicataire de deux des Etudes de Pascal Dusapin, présent dans la salle, Vanessa Wagner se montre tout aussi à l’aise et convaincante dans les Notations (1945). Sous ses doigts, ces aphorismes du jeune – vingt ans! – Boulez, dans lesquels on se plaît généralement à observer l’influence prépondérante de Webern et auxquels elle apporte une riche palette de sonorités et d’expression, évoquent davantage Berg, Jolivet ou... Debussy: juste retour des choses pour un compositeur dont l’auteur du Marteau sans maître n’a jamais cessé de souligner le rôle décisif dans le développement de la musique du siècle passé.


Le site des Nouveaux solistes aux serres d’Auteuil



Simon Corley

 

 

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