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Un quatuor peut en cacher deux autres

Prades
Abbaye Saint-Michel de Cuxà
08/08/2005 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Quatuor n° 15, K. 421 (~)
Krzysztof Penderecki: Quatuor avec clarinette (§)
Johannes Brahms: Quatuor avec piano n° 1, opus 25 (^)

Michel Lethiec (§) (clarinette), Erika Raum (§), Hagaï Shaham (^) (violon), Paul Coletti (^), Bruno Pasquier (§) (alto), Marc Coppey (^), Arto Noras (§) (violoncelle), Jean-Claude Pennetier (^) (piano), Quatuor Fine Arts (~):Ralph Evans, Efim Boico (violon), Yuri Gandelsman (alto), Wolfgang Laufer (violoncelle)


Trois quatuors pour ce concert donné, après l’orage, à l’Abbaye Saint-Michel de Cuxà: un quatuor à cordes, bien sûr, mais aussi la démonstration que derrière ce modèle consacré depuis Haydn, le violon, l’alto et le violoncelle peuvent s’entourer, de façon plus ou moins inédite, d’une clarinette ou d’un piano.


Dans le Quinzième quatuor (1783) de Mozart, le Quatuor Fine Arts déploie une palette sonore et expressive remarquablement large, conjuguant rondeur et aspérités, retenue et grands gestes dramatiques, transparence et rythmes bien marqués, mais la suprême élégance de la formation américaine ne trouve sans doute pas pleinement à s’épanouir dans ce quatuor qui, parmi les six dédiés à Haydn, se distingue par ses tensions, ses teintes sombres et son climat austère.


Krzysztof Penderecki est décidément chez lui à Prades: déjà à l’honneur en 2003 avec son Sextuor, membre du jury du premier Concours international de composition du Festival Pablo Casals, il était venu entendre ici son Quatuor avec clarinette (1993), association relativement rare, alors qu’abonde la littérature pour quintette avec clarinette. En quatre mouvements (quinze minutes), dont les trois derniers enchaînés, le Polonais traite chacun des protagonistes, sinon peut-être le violoncelle, sur un pied d’égalité, leur réservant dans le Notturno initial et dans l’ample Abschied final, de longs soli en forme de déploration, fidèle à la manière post-Chostakovitch qu’il a adoptée depuis plus de vingt ans. Erika Raum se joignait à trois de ceux qui ont déjà enregistré cette œuvre voici quatre ans pour Naxos (Michel Lethiec, Bruno Pasquier et Arto Noras): tous quatre font preuve d’un engagement instrumental exceptionnel, justifiant la reprise, en bis, des deux derniers mouvements.


Ayant acquis ses lettres de noblesse dès Mozart, puis avec Schumann, le quatuor avec piano possède en revanche un répertoire assez étendu. Dans les deux premiers mouvements du Premier quatuor avec piano (1861) de Brahms, Hagaï Shaham, Paul Coletti, Marc Coppey et Jean-Claude Pennetier optent pour une certaine retenue émotionnelle, lui conférant un caractère plus intime qu’orchestral, dosant les effets et privilégiant la clarté sur l’épaisseur, dans un esprit voisin du Deuxième quatuor avec piano, exactement contemporain. Les deux derniers mouvements adhèrent en revanche de façon éclatante aux lectures extraverties et débridées que ce Premier quatuor suscite généralement, le Rondo alla zingarese final, irrésistible et réjouissant par son élan et sa prise de risque, étant inévitablement bissé.



Simon Corley

 

 

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