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Flûte, harpe et poésie

Paris
Eglise d’Oinville-sur-Montcient
07/02/2005 -  
Johann Sebastian Bach : Sonate pour flûte et clavecin, BWV 1020 (extrait)
Christoph Willibald Gluck : «Ballet des ombres heureuses» extrait d’Orphée et Eurydice
Gaetano Donizetti : La Zingara – Sonate pour violon et harpe en sol
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour flûte et harpe, K. 297c [299] (extrait)
Béla Bartok : Danses populaires roumaines, sz. 56 (extraits)
Suzanne Giraud : D’une hélice
Benjamin Britten : Suite pour harpe, opus 83
Jacques Ibert : Entr’acte
Maurice Ravel : Vocalise-étude en forme de habanera
Astor Piazzolla : Histoire du tango: Café 1930
Wilhelm Popp : Rhapsodie hongroise, opus 385

Isabelle Giraud (flûte), Célia Perrard (harpe), Catherine Blanche (récitante)


Sous la présidence et la direction artistique ô combien dynamiques du pianiste Dimitris Saroglou, la troisième édition du Festival du Vexin, dont le territoire est à cheval sur trois régions et quatre départements, associe, du 29 mai au 10 juillet, musique, patrimoine architectural, poésie et même danse dans les châteaux et églises du Vexin, proposant, à un tarif fort raisonnable, treize concerts avec des artistes tels que Augustin Dumay, Abdel Rahman El Bacha ou Michel Lethiec.


L’église (XIIIe-XVIe) d’Oinville-sur-Montcient, aux confins des Yvelines et du Val d’Oise, accueillait ainsi Isabelle Giraud et Célia Perrard dans un spectacle grosso modo chronologique, de Bach à Piazzolla, ponctué par les interventions de la comédienne Catherine Blanche. Le répertoire pour flûte et harpe étant d’une richesse relative, les transcriptions, nullement inopportunes, s’imposent: Allegro initial de la Sonate pour flûte et clavecin en sol mineur de Bach, Ballet des ombres heureuses extrait d’Orphée et Eurydice (1774) de Gluck (et logiquement introduit par l’un des Sonnets à Orphée de Rilke), La Zingara (1842) puis une Sonate pour violon et harpe en sol de Donizetti. Dans ces pièces fort diverses, la flûtiste fait preuve d’une grande faculté d’adaptation et d’un beau legato, tandis que la harpiste contraste avec un jeu un peu dur.


Favorable aux musiciennes, l’acoustique généreuse de la petite église Saint-Séverin réussit en revanche un peu moins à la narratrice, dont les mots ont tendance à se perdre dans les voûtes. L’Andantino du Concerto pour flûte et harpe (1778) de Mozart est ensuite confié à ses seuls protagonistes, tandis que cinq des Danses populaires roumaines (1915) de Bartok, précédées d’un poème d’Illyés, effectuent une transition vers le XXe siècle auquel la seconde partie était essentiellement consacrée.


Suzanne Giraud a destiné D’une hélice (2004) à sa sœur: comme elle l’explique elle-même en début de concert, ces huit minutes confirment son intérêt pour les structures en spirales, qui sont déjà à la base de son cycle des Envoûtements. Soutenue par une harpe très colorée, parfois même orchestrale, la flûte dessine effectivement des figures tournant sur elles-mêmes, qui s’évanouissent littéralement dans un souffle. Présente, une fois de plus, là où on ne l’attendait pas, S. Giraud livre une musique d’une grande fraîcheur, séduisante et virtuose, s’inscrivant, peut-être à son corps défendant, dans la grande tradition de la flûte française (Debussy, Varèse, Jolivet) et même dans une certaine forme de minimalisme.


Avec un poème de Swinburne placé en exergue, l’extraordinaire habileté d’écriture de la Suite pour harpe (1969) de Britten met Célia Perrard sur le devant de la scène. Machado conduit vers une ambiance plus légère et hispanisante, avec Entr’acte (1937) d’Ibert, l’une des rares œuvres de ce programme originellement composées pour cette formation, la Vocalise-étude en forme de habanera (1907) de Ravel et Café 1930 extrait de Histoire du tango d’Astor Piazzolla.


Conclusion en forme de bis, la Rhapsodie hongroise de Wilhelm Popp (1828-1903), sorte de Czerny de la flûte, fait se succéder classiquement tempi lent et vif, mettant en valeur la technique des artistes, qui remercient le public, venu en grand nombre, par l’Adagio de la Sonate de Bach qui avait ouvert la soirée.


Le site du Festival du Vexin



Simon Corley

 

 

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