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Chères études

Paris
Orangerie de Bagatelle
07/02/2005 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate n° 8, K. 300d [310]
Ignaz Moscheles : Etudes opus 70 n° 12 et 17
Frédéric Chopin : Etudes, opus 25 n° 4, 6 et 12 – Nocturnes, opus 48 – Ballade n° 1, opus 23
Karol Szymanowski : Etudes, opus 4

Mika Akiyama (piano)


Suite du Festival Chopin à Bagatelle, au beau fixe pour accueillir Mika Akiyama dans un programme qui, conformément au thème retenu pour cette édition, mettait en perspective les Etudes du compositeur polonais avec quelques-unes des contributions au genre de ses prédécesseurs ou successeurs.


C’est cependant par la Huitième sonate (1778) de Mozart que débutait la pianiste japonaise, avec d’emblée un jeu clair et articulé, modérément aventureux, sans pathos mais animé par un léger rubato, avec un Presto final plus brusque que haletant.


Chopin faisait travailler à ses élèves les Etudes de Moscheles, qui en publia plusieurs séries, dont les vingt-quatre de l’opus 70 (1826): assez brèves et pas encore émancipées de leur souci pédagogique, c’est à dire de faire travailler chacune une difficulté technique donnée, la Dix-septième (fa dièse mineur) puis la Douzième (si bémol mineur) illustrent toutefois un sens mélodique certain, la seconde d’entre elles, reprise en bis à l’issue du récital, annonçant d’ailleurs curieusement le premier thème du dernier mouvement du Second concerto pour piano de Brahms.


Dans trois des Etudes de l’opus 25 (1832-1836) de Chopin, Akiyama fait prévaloir, aussi bien dans la puissance que dans l’expression, une retenue et un contrôle qui ne sont pas toujours de mise dans ce répertoire: droite, même un peu raide dans la Quatrième, elle fait preuve en revanche d’une belle fluidité dans les redoutables Sixième et Douzième.


Chopin a lui-même contribué à l’émancipation des Etudes, leur fonction d’exercice devenant secondaire, à l’image des quatre de l’opus 4 (1902) de Szymanowski, alors encore étudiant à Varsovie: véritable rareté, ce recueil peut à peine être considéré comme une œuvre de jeunesse car il démontre une qualité d’écriture, tant harmonique que pianistique, et un tempérament qui, sans être encore très personnel, n’en est pas moins déjà bien affirmé: langueur fin de siècle (Première,Troisième), transcendance lisztienne comme revue par Scriabine (Deuxième, Quatrième) sont restituées avec beaucoup d’à-propos par la pianiste.


Retour de Chopin pour conclure, avec les deux Nocturnes de l’opus 48 (1841), exemplaires d’une autre émancipation, celle de la pièce de salon héritée de Field, d’autant qu’Akiyama y déploie une manière très pure, nullement mièvre ou alanguie, avec une main gauche imperturbable. Ce refus des effusions faciles et le soin apporté à la construction confirment, chez l’interprète, une certaine tendance à l’exigence, voire à l’intransigeance, qui offrent un éclairage inattendu mais non moins convaincant à la Première ballade (1835).



Simon Corley

 

 

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