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Itinéraire de Jérusalem à Paris Paris Salle Gaveau 06/08/2005 - Wolfgang Amadeus Mozart : Trio pour clarinette, alto et piano «Kegelstatt», K. 498 – Quatuor avec piano n° 2, K. 493 – Quintette avec clarinette, K. 581 (#)
Karl-Heinz Steffens (clarinette), Hagaï Shaham, Madeleine Carruzzo (#) (violon), Felix Schwartz (alto), Michael Sanderling (violoncelle), Elena Bashkirova (piano)
L’excellence de sa programmation purement pianistique ne devrait pas faire oublier que Piano **** propose également des concerts de musique de chambre, offrant notamment chaque année un havre parisien aux solistes de la Philharmonie de Berlin ou, en l’espèce, aux artistes du Festival international de musique de chambre de Jérusalem. Deux concerts étaient ainsi organisés autour d’Elena Bashkirova, le second exclusivement dédié à Mozart, du trio jusqu’au quintette. Mais si l’affiche était construite autour de la pianiste russe, le choix des œuvres tendait toutefois à privilégier le clarinettiste Karl-Heinz Steffens.
Prosaïque et imprécis, avec un Andante initial privé de sa reprise, le Trio «Kegelstatt» (1786) semble cependant souffrir d’un manque de préparation, lesté en outre par un piano trop souvent dur, créant un climat conflictuel peu en phase avec l’amitié (maçonnique) qui a présidé à la naissance de la partition. D’humeur plus volontaire dans ses mouvements extrêmes, le Second quatuor avec piano, composé deux mois plus tôt toujours dans la tonalité de mi bémol, pâtit moins de cette approche virile, d’autant que le Larghetto central laisse enfin s’exprimer la poésie mozartienne.
En seconde partie, dans le Quintette avec clarinette (1789), les musiciens, sans chercher midi à quatorze heures, visent simplement à séduire et à se faire plaisir. Soutenu par des partenaires plus souples, emmenés par le violon sentimental, au vibrato généreux, de Hagaï Shaham, Karl-Heinz Steffens dispose ici de davantage de marges de manœuvre que dans le Trio et peut ainsi faire valoir une sonorité certes plus verte que moelleuse, mais surtout des phrasés bien conduits et d’impeccables traits virtuoses.
Simon Corley
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