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L’univers de Brendel

Paris
Théâtre du Châtelet
06/06/2005 -  et 8 (Mannheim), 10 (Stuttgart), 15 (München), 21 (Berlin) et 23 (Hamburg) février, 16 (Santa Barbara), 24 (New York) et 27 (Chicago) mars, 4 (Wien), 12 (Freiburg), 22 (London) et 29 (Granada) juin, 4 (Grafenegg), 6 (Salzbourg), 21 (Dublin) et 31 (Edinburgh) août et 1er octobre (Bonn) 2005
Wolfgang Amadeus Mozart : Variations sur un menuet de Duport, K. 573
Robert Schumann : Kreisleriana, opus 16
Franz Schubert : Moments musicaux, D. 780 n° 1, 2 et 4
Ludwig van Beethoven : Sonate n° 15 «Pastorale», opus 28

Alfred Brendel (piano)


Après Radu Lupu le 26 mai (voir ici) et avant Maurizio Pollini le 16 juin, Piano **** gâte décidément le public parisien, et ce dans des styles ô combien différents, avec la venue d’Alfred Brendel, pour un récital présentant quatre des compositeurs (du monde germanique) auxquels son nom est le plus souvent associé. A soixante-quatorze ans, le pianiste autrichien conserve bon pied (vive entrée sur scène pour débuter sans laisser le temps aux applaudissements de s’éteindre), bon œil (malicieux mais aussi courroucé, au besoin, pour les tousseurs et retardataires) et, surtout, bonne main: quelques imprécisions, ici ou là, ne remettent pas en cause une qualité d’approche du clavier qui n’a pas beaucoup d’équivalents à l’heure actuelle.


Dans les Variations sur un menuet de Duport (1789) de Mozart, Brendel trouve un juste équilibre à base de simplicité sans esbroufe et d’humour sans trivialité. La retenue expressive aura peut-être davantage surpris dans les Kreisleriana (1838) de Schumann, plus construits que délirants, plus analytiques que fantastiques, plus inquiétants qu’angoissés, prenant le temps de s’attarder dans la tendresse ou la méditation.


En seconde partie, les variations de climats et de tempi renouvellent entièrement la vision de trois des six Moments musicaux (1828) de Schubert, avec un dosage particulièrement minutieux des sonorités produisant parfois un effet d’éloignement, comme dans un rêve.


Y a-t-il aujourd’hui meilleur interprète, au sens premier du terme, de la pensée beethovénienne? Car malgré le surnom de Pastorale qui s’attache à la Quinzième sonate (1801), ce n’est pas à un voyage sans histoires que nous sommes ici conviés: à-coups, silences, interrogations, toute la modernité du discours est mise en valeur, ce sérieux trouvant sa contrepartie dans une certaine distance et dans un jeu tout de finesse, refusant de cogner et affectionnant les demi-teintes.


Brendel offre deux bis en forme de leçons aussi brèves qu’éclatantes: leçon de style et de toucher dans le Rondo (Presto) final de la Cinquante-huitième sonate (1789) de Haydn (1); leçon de phrasé et d’expression dans le prélude de choral Nun komm, der Heiden Heiland de Bach arrangé par Busoni.


(1) Brendel donnera cette sonate à Toulouse le 20 juin prochain en lieu et place de la Quinzième sonate de Beethoven, le reste du programme étant par ailleurs identique à celui de ce récital.



Simon Corley

 

 

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