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Générations tchèques

Paris
Palais Garnier
06/05/2005 -  
Zdenek Fibich : Quintette, opus 42
Leos Janacek : Quatuor n° 2 «Lettres intimes» (#)
Bohuslav Martinu : La Revue de cuisine (suite), H. 161

Jérôme Julien-Laferrière (clarinette), Nicolas Pinard (basson), Misha Cliquennois (cor), Laurent Malet (trompette), Arnaud Nuvolone, Klodiana Skenderi (#) (violon), Natalia Tchitch (alto), Jean-Marie Ferry (violoncelle), Jean-Yves Sébillotte (piano)


Alors que De la Maison des morts de Janacek continue de faire les beaux jours de Bastille (voir ici) et avant la reprise, la saison prochaine, de Juliette de Martinu, les solistes de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris présentaient un programme associant à ces deux compositeurs un de leurs compatriotes, outsider resté dans l’ombre des deux autres membres du «quatuor tchèque», Smetana et Dvorak.


Heureuse initiative en effet que de penser à Zdenek Fibich (1850-1900), car il demeure étrangement rare à l’affiche, sa musique de chambre n’étant à cet égard pas plus favorisée que son œuvre symphonique. D’assez grande ampleur (trente-six minutes), son Quintette (1893) fait appel à une formation originale (violon, violoncelle, clarinette, cor et piano), réservant un traitement équitable à chacun de ces instruments. Les quatre mouvements traditionnels débutent par un Allegro non tanto de forme sonate avec reprise, bref développement et vaste coda, évoquant un Dvorak qui se serait tourné vers Vienne. La sérénité se maintient dans le Largo, qui fait la part belle au violoncelle de Jean-Marie Ferry. Rompant avec cette Gemütlichkeit assez proche de Schubert ou de Spohr, le vigoureux Scherzo est interrompu par deux Trios d’allure populaire, mettant successivement en valeur le violon d’Arnaud Nuvolone et le cor nuancé de Misha Cliquennois, puis le violoncelle et la clarinette presque klezmer de Jérôme Julien-Laferrière. L’Allegro con spirito final se révèle plus ambitieux et conquérant, culminant sur une sorte de choral précédant une conclusion brillante.


De quatre ans plus jeune que Fibich, Janacek n’en semble pas moins appartenir à un tout autre univers, d’autant qu’il était représenté ici par l’une de ses ultimes partitions, le Second quatuor «Lettres intimes» (1928): à l’image de Smetana dans son Second quatuor «De ma vie», il n’aura pas hésité à confier ainsi au quatuor un véritable récit autobiographique. Plus souple qu’anguleuse, évitant les ruptures, l’interprétation privilégie un certain hédonisme sonore, autour du premier violon remarquablement fiable de Klodiana Skenderi et de l’alto rêveur, presque effacé, de Natalia Tchitch.


Bien qu’antérieure d’un an, La Revue de cuisine (1927) de Martinu ne s’en rattache pas moins à la génération suivante, beaucoup plus explicitement cosmopolite et réceptive à la modernité des années 1920. Comment rater cette brève et roborative Suite de quatre danses? Impossible, surtout lorsque se distinguent la trompette savoureuse de Laurent Malet, le basson précis de Nicolas Pinard et le piano pince-sans-rire de Jean-Yves Sébillotte.



Simon Corley

 

 

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