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Attention, chefs-d’œuvre!

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/31/2005 -  et 3 avril 2005 (Dijon)
Béla Bartok : Concerto pour orchestre, sz. 116
Alban Berg : Trois pièces, opus 6
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 23, K. 488

Michel Dalberto (piano)
Orchestre national de France, Daniele Gatti (direction)


D’une exceptionnelle qualité, le programme retenu pour la première apparition de Daniele Gatti à la tête de l’Orchestre national de France était présenté dans un ordre discutable, qui aurait après tout fort bien pu être complètement inversé. En effet, bien qu’idéal pour conclure avec brio, le Concerto pour orchestre (1943) de Bartok ouvrait pourtant le concert. Surprenant par son caractère prosaïque et décousu, la conception du chef italien paraît se limiter à des fluctuations considérables de tempo et à la mise en valeur de certains effets ou détails, formant un ensemble assez hétérogène et extérieur, décoratif et bruyant. Si l’Orchestre national, visiblement convaincu, tient le choc, Pierre Boulez, trois mois plus tôt avec l’Orchestre de l’Opéra (voir ici), atteignait une dimension expressive et poétique bien plus profonde.


Michel Dalberto livre ensuite un Vingt-troisième concerto (1786) de Mozart fantasque et imprévisible, servi par une variété et une qualité de toucher véritablement hors du commun. Le pianiste français interprète l’oeuvre, avec des phrasés tellement (et admirablement) travaillés qu’ils en perdent peut-être en naturel, même si l’Allegro assai final ne manque ni de luminosité, ni d’espièglerie. Ce piano recherché et exigeant convient parfaitement aux deux premiers Intermezzi de l’opus 118 (1892) de Brahms donnés en bis.


L’effectif impressionnant – dix-huit bois, quinze cuivres et neuf percussionnistes – requis par les Trois pièces opus 6 (1915) de Berg les rendent bien trop rares à l’affiche. Gatti propose une vision à la fois apocalyptique et éruptive, violente et excessive, électrisante et démesurée de cette musique foisonnante, qui annonce certes Wozzeck, mais dont il souligne les influences éminemment postromantiques et, plus particulièrement, mahlériennes. La vague sonore emporte un public – et un orchestre – conquis.



Simon Corley

 

 

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