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Salade russe

Paris
Salle Pleyel
04/29/2000 -  
Igor Stravinski : Le Chant du rossignol
Serge Rachmaninov : Rhapsodie sur un thème de Paganini, opus 43
Igor Stravinski : Feu d’artifice, opus 4
Piotr Ilyich Tchaïkovski : Francesca da Rimini, opus 32

Kun Woo Paik (piano)
Orchestre national d’Île-de-France, Michiyoshi Inoue (direction)

Précédé par une présentation intelligente et subjective, comme toujours, de Marcel Marnat, ce programme russe était particulièrement exigeant pour l’orchestre.

Alternant indications sobres, pas de danse légers et gestes spectaculaires, le chef japonais Michiyoshi Inoue n’en est pas moins à la fois suggestif, efficace et apprécié des musiciens. Il le démontre d’emblée dans un Chant du rossignol bien en place, vivant et coloré à souhait. Pour un poème symphonique tiré d’un (bref) opéra composé trois ans plus tôt, cette narration au premier degré se justifie pleinement. Dans Feu d’artifice, le chef met en bien valeur l’étrange fusion que Stravinski opère entre Rimski et Scriabine.

Dans la Rhapsodie, l’équilibre entre le piano et l’orchestre est toujours remarquable, ce qui rend enfin justice à l’orchestration finement ciselée par Rachmaninov, trop souvent oubliée ou négligée. D’une technique infaillible, sans jamais cogner, Kun Woo Paik fait preuve tour à tour de doigts d’acier et d’un magnifique toucher. Les interprètes rendent à merveille la variété de climats successifs, privilégiant toutefois, dans la dernière partie, une vision noire, dramatique, voire violente, qui situe parfaitement cette oeuvre, parfois tenue pour anachronique, dans son époque de composition.

Le pianiste coréen (et vincennois) offre un bis cristallin et nuancé, à nouveau Rachmaninov (son Prélude en sol# mineur opus 32 n° 12), qui met en valeur un toucher d’une délicatesse infinie.

Dans Francesca da Rimini, Inoue opte prudemment pour un tempo assez retenu, mais son approche claire, incisive et ses phrasés très soignés permettent au discours de ne jamais s’enliser. On regrettera toutefois que la réalisation technique soit un peu moins réussie et que toute l’intensité du poème de Dante ne soit pas toujours perceptible dans l’interprétation.

Globalement, un fort bon concert, qui illustre à nouveau l’excellente qualité atteinte par l’Orchestre national d’Île-de-France.



Simon Corley

 

 

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