About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Autour de Mendelssohn

Paris
Musée d’Orsay
03/11/2005 -  
Felix Mendelssohn : Quatuor avec piano n° 1, opus 1
John Field : Quintette avec piano (#)
Johann Nepomuk Hummel : Quintette pour piano et cordes, opus 87 (+)

Jean-Pierre Lacour, Antonin André-Requena (#) (violon), Denis Bouez (alto), Aurélien Sabouret (violoncelle), Cédric Carlier (+) (contrebasse), Miceal O’Rourke (piano)


Pour l’avant-dernier des neuf concerts consacrés par les artistes de l’Orchestre de Paris à la musique de chambre de Mendelssohn, en coproduction avec le Musée d’Orsay et les Concerts de midi en Sorbonne, le programme choisi par Jean-Pierre Lacour, Denis Bouez et Aurélien Sabouret, qui forment par ailleurs le Trio (à cordes) Euterpe, et par le pianiste Miceal O’Rourke sortait des sentiers battus: le héros de ce cycle était en effet représenté par une partition peu jouée, et associé à deux personnalités moins connues et issues de la génération précédente.


Possédant à son actif quatre quatuors avec piano dès l’âge de seize ans, Mendelssohn a pris la suite des deux grands témoignages que Mozart a laissés pour cette formation (1785-1786), les trois composés par Beethoven dans sa quinzième année étant en fait tout juste antérieurs (1785) et, surtout, d’une bien moindre ambition. Le Premier quatuor avec piano (1822) – en réalité déjà le deuxième – n’est autre que son opus 1: particulièrement développé – une demi-heure, toutes les reprises ayant été observées – il confronte de façon quelque peu problématique, avec les qualités et les défauts inhérents à une spontanéité juvénile, deux atmosphères opposées: la rigueur classique des premiers thèmes (en mineur) et la légèreté presque guillerette des seconds thèmes (en majeur). Cela étant, ici ou là, les audaces harmoniques et les envolées poétiques laissent difficilement deviner que Mendelssohn n’est alors âgé que de treize ans. L’enthousiasme des interprètes fait oublier des accidents de justesse et de mise en place, le Scherzo et l’Allegro moderato se révélant particulièrement redoutables pour le pianiste, traité de façon quasi concertante.


Le catalogue de John Field est riche en concertos (sept) et pièces pour piano, dont les seize fameux Nocturnes, mais il ne comprend, à proprement parler, qu’une seule pièce de musique de chambre, un Quintette avec piano (1815) en la bémol. Et encore celui-ci ne consiste—t-il qu’en un unique Andante d’une douzaine de minutes, variant un thème doucement berceur, tandis que l’écriture semble s’ingénier, après une longue introduction confiée aux cordes et suivie d’un solo de piano, à ne pas associer les forces en présence.


Si, rapidement prisé des amateurs, il a servi de modèle, s’agissant de l’effectif instrumental, au Quintette «La Truite» de Schubert, le Quintette pour piano et cordes (1802) de Hummel se caractérise toutefois par un climat plus tourmenté, comme en témoignent les indications de jeu données pour ses trois mouvements vifs (successivement risoluto assai, con fuoco et agitato), le mouvement lent, un Largo, ne constituant quant à lui qu’une brève introduction au Finale. Etonnamment versatile, il alterne, comme le Premier quatuor avec piano de Mendelssohn, inquiétude beethovénienne – dans la rare tonalité de mi bémol mineur – et badinage plus détendu. Rejoints par le contrebassiste Cédric Carlier, les musiciens rendent pleinement justice à l’élan et à la fougue de cette œuvre d’une grande originalité.


Le bis se montre fort opportunément à l’image de cette pause-déjeuner au menu à la fois copieux et soigneusement sélectionné, avec l’Adagio du Quatrième concerto pour piano (1814) de Field.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com