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Héritages

Paris
Maison de Radio France
02/26/2005 -  
Felix Mendelssohn : Psaumes II et XXII, opus 78 n° 1 et 3
Johannes Brahms : Deux motets, opus 29 – Missa canonica, WoO 18
Anton Bruckner : Os justi, G. A. 105 – Christus factus est, G. A. 112
Max Reger : Vater unser

Chœur de Radio France, Lionel Sow (direction)


D’ici le 18 mai, le Chœur de Radio France propose une série de cinq concerts couvrant près d’un siècle de romantisme germanique, de Mendelssohn à Hugo Distler. Chacun de ces programmes fait intervenir un chef différent et, pour le premier d’entre eux, devant un auditorium Olivier Messiaen presque entièrement rempli, c’est à Lionel Sow qu’était confié un bel ensemble de pièces regroupées sous le titre «Héritages»: en effet, si chacun des quatre compositeurs imprime sa marque sur le genre choral, l’inspiration religieuse et la force de la tradition n’en imposent pas moins de fortes références aux styles et aux techniques de la Renaissance et de la période baroque.


C’est ainsi que l’on aura d’abord pu apprécier le raffinement d’écriture de deux des trois Psaumes de l’opus 78 de Mendelssohn – Psaume II (1843) et Psaume XXII (1844) – faisant alterner double chœur et soli d’une façon théâtrale et contrastée qui évoque les Passions de Bach. Dans ses deux Motets de l’opus 29 (publiés en 1864), Brahms use d’une écriture nettement plus complexe, rendant hommage au canon, à la fugue et au choral. Réduite au Sanctus, au Benedictus et à l’Agnus Dei, sa rare Missa canonica (1856), d’une expression recueillie, assurait la transition avec les textes latins choisis par le catholique Bruckner, Os justi (1879) puis Christus factus est (1884). Conclusion spectaculaire de cette grande heure de musique donnée sans entracte, le Notre Père (1909) de Reger se caractérise par son ambition, tant en durée (vingt minutes) qu’en contrepoint (trois chœurs à quatre voix), qui n’est pas sans annoncer le Motet allemand de Richard Strauss et qui culmine sur une vaste péroraison à la fois chromatique et touffue (la partition ayant, au demeurant, été achevée par un élève de Reger, Karl Hasse).


Si la formation de Radio France aime légitimement à se décrire comme le «seul grand chœur professionnel permanent à vocation symphonique» français, elle se présentait ici en chœur de chambre (trente-trois chanteurs), rendant inévitable la comparaison avec Accentus. S’il n’atteint pas le niveau de confort et d’infaillibilité de l’ensemble de Laurence Equilbey, avec notamment des sopranos au timbre parfois acide et à la justesse pas toujours irréprochable, le Chœur de Radio France délivre toutefois une prestation parfaitement en place, au cours de laquelle il fait montre de puissance aussi bien que de subtilité. Le succès, qui conduit à reprendre Os justi en bis, tient aussi à Lionel Sow: précis et nuancé, il construit soigneusement chaque morceau tout en privilégiant une approche dramatique et charnue, qui ne confine pas ce répertoire à des climats uniment austères ou éthérés.


Il convient enfin de saluer une fois de plus l’effort consenti par Radio France dans les brochures qu’elle met gratuitement à la disposition du public, présentant non seulement de façon complète et les œuvres et interprètes, mais reproduisant intégralement les textes chantés ainsi que leur traduction.



Simon Corley

 

 

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