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Rare Britten

Metz
Opéra
02/23/2005 -  et 25, 27 février 2005
Benjamin Britten : Death in Venice
John Hurst (Gustav von Aschenbach), Damian Thantrey (Le Voyageur, Le Vieux Dandy, Le Vieux Gondolier, Le Directeur de l’Hôtel, Le Barbier, Le Chef des Saltimbanques), Roméo Cornelius (Apollon), Valérian Antoine (Tadzio, rôle muet)
Orchestre National de Lorraine, Chœurs de l’Opéra de Metz, Philip Walsh (direction)
Vincent Vittoz (mise en scène)


L’attirance d’un homme mûr pour un jeune garçon constitue un thème récurrent dans l’œuvre de Benjamin Britten, depuis Peter Grimes (1945), en passant par Billy Budd (1951), ou même Le Songe d’une nuit d’été (1960), dans lequel Oberon réclame un « petit indien » à Titiana, mais Mort à Venise, tiré du roman de Thomas Mann, concentre toute l’action sur ce seul fait. Œuvre testamentaire, elle fût composée en 1973 alors qu’il ne restait au compositeur que trois ans à vivre, elle l’est certainement par cette obsession dont le côté malsain ne doit évidemment pas dissuader le mélomane, elle l’est aussi, c’est le plus important, par le raffinement de l’écriture instrumentale et vocale. Un petit orchestre et de nombreuses percussions, beaucoup de personnages mais un rôle écrasant, le format n’est vraiment pas habituel mais tout à fait captivant. On a presque affaire à un monodrame agrémenté d’interventions extérieures (peut être imaginaires ?) et tout repose sur les qualités du chanteur qui incarne Gustav von Aschenbach, l’écrivain célèbre mais à la dérive cherchant à Venise une inspiration qui l’a quitté depuis longtemps. Formidable John Hurst qui relève le défi et nous faire vivre avec tant de vérité les tourments intérieurs de l’écrivain et son penchant pour le jeune Tadzio (rôle muet) ! Au sein d’une longue et homogène distribution, on distinguera le talent multiforme de Damian Thantrey (coiffeur, directeur d’hôtel, gondolier, etc !) ainsi que la belle prestation de Roméo Cornelius. Mais le second personnage de cet opéra est sans doute l’orchestre, au climat si versatile et à la sensibilité à fleur de peau, que Philip Walsh dirige avec talent et clarté. Avec un vaste plateau tournant, quelques chaises, un peu de fumée et de belles lumières (Thierry Fratissier), Vincent Vittoz réalise une mise en scène remarquable d’intelligence et d’acuité. Les spectateurs qui seront venus voir cet opéra rarement monté auront été comblés !





Philippe Herlin

 

 

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